Monde

« Les Californiens ressentent la fureur de Donald Trump comme jamais auparavant »

2025-04-08

Auteur: Philippe

Il est difficile de trouver un meilleur catalyseur pour le mouvement du « Calexit » que Donald Trump. Le terme « Calexit » désigne le projet d’indépendance de la Californie, une idée qui refait surface en affirmant que le Golden State pourrait prospérer davantage en tant qu'État indépendant. Bien que ce concept ne soit pas récent, ayant été pressenti dès 2007, il a pris de l'ampleur ces dernières années, particulièrement sous l'ère Trump.

En janvier dernier, les partisans du Calexit ont reçu le feu vert du gouvernement californien pour lancer une pétition en vue d'un référendum populaire. Ce scrutin, prévu pour 2028, demanderait aux électeurs s'ils souhaitent que la Californie « quitte les États-Unis pour devenir un pays libre et indépendant ». Cette proposition soulève des questions audacieuses, surtout en tenant compte du fait que la Constitution américaine rend extrêmement difficile toute séparation d'un État de l'Union. En cas de victoire du « oui », le seul résultat immédiat serait la formation d'une commission visant à évaluer la faisabilité d’une Californie indépendante.

La pétition doit obtenir un minimum de 546 651 signatures avant le 22 juillet. Marcus Ruiz Evans, l'initiateur du mouvement et un urbaniste ayant exercé des fonctions à la radio conservatrice, reste optimiste quant à la réussite de cette collecte de signatures. Les électeurs californiens ont rejeté Trump avec plus de 61 % des voix en 2016 et 2020, et plus de 58 % en 2024. Selon Evans, ils sont usés par la peur permanente de perdre leur mode de vie face à une « haine des républicains » qu'ils estiment omniprésente.

L’impact des décisions de Trump à l'égard de la Californie est palpable. Les habitants de cet État, le plus riche et le plus densément peuplé des États-Unis, se sentent sous-représentés au niveau fédéral. Le sénateur démocrate Adam Schiff a décrit la situation comme une véritable « vendetta » de la part de Trump, qui cible même les initiatives de personnalités politiques telles que Nancy Pelosi. Pour souligner cette animosité, fin février, Trump a décidé de couper les fonds du Presidio Trust, l'agence en charge du parc surplombant le célèbre pont du Golden Gate, un projet soutenu par Pelosi.

En plus des tensions politiques, la Californie fait face à des défis environnementaux croissants sous le régime de Trump, notamment en ce qui concerne la gestion de l'eau. Alors que la lutte pour plus d'autonomie s'intensifie, de nombreux Californiens s'interrogent sur l'avenir de leur État face à une administration fédérale qui semble parfois en opposition directe avec leurs valeurs et leurs besoins.