La tension monte autour des agences immobilières Stéphan Plaza. Me Sarah Laassir, avocate spécialisée en droit immobilier, a récemment révélé à l'AFP que plusieurs agences ont entamé des discussions pour quitter la franchise. "Nous avons des conversations avec une dizaine de franchisés Stéphan Plaza désireux de se désengager", a-t-elle déclaré.

Le réseau, qui doit son nom à l'animateur de télévision populaire, a été lancé en 2015 et comptait déjà 660 agences en 2022. Mais la situation a pris un tournant dramatique, surtout suite aux accusations de violences conjugales portées contre Stéphan Plaza, pour lesquelles 18 mois de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende ont été requis. Ce scandale n'a pas seulement terni son image, il a également eu un impact économique dévastateur sur les agences portant son nom.

Un franchisé anonyme, en pleine crise d’image, a déclaré : "Les clients ne veulent plus exhiber le nom Stéphan Plaza sur les panneaux de nos agences. Lors de nos prospections, on nous parle plus de cette affaire que de business. C’est une perte de fréquentation et nous perdons des mandats de vente." Cette dégradation de la réputation s’ajoute à une crise économique déjà présente dans le secteur immobilier, affecté par une baisse significative des transactions.

Une autre franchisée, à la tête de deux agences, a fait état d'incidents alarmants. Elle a confié que sa banque lui a refusé un prêt, arguant que l'enseigne Stéphan Plaza était devenue trop risquée. Elle a aussi expérimenté des départs de collaborateurs, exacerbés par les révélations accablantes d’anciennes compagnes de Stéphan Plaza, parues dans Mediapart en septembre 2023.

Cette franchisée fait également face à un dilemme, car elle a engagé des négociations pour quitter la franchise, mais son contrat ne risque d’arriver à expiration que dans un an. Pour compliquer les choses, l'enseigne exige qu'elle rembourse les redevances de franchise durant cette période, un montant qui lui pèse alors qu'elle manque de liquidités. Elle confie : "J'ai deux mois de vie devant moi si je ne trouve pas une issue."

Les conséquences de cette crise sont alarmantes. Un franchisé a déclaré : "Depuis le début de l'été, j'ai perdu entre 5 et 10 mandats, ce qui représente une perte potentielle de presque 100 000 euros de chiffre d'affaires. Nous voulons juste travailler dans de bonnes conditions. Quand on paie une redevance, c'est censé être un soutien, mais actuellement, cela nous pénalise."

Le réseau Stéphan Plaza Immobilier, contacté par l'AFP, n’a pas souhaité commenter la situation. Les agences pourraient-elles retrouver un nouveau souffle en se dissociant de cette image entachée ? Une chose est sûre : le secteur attend des développements dans cette affaire.

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