Affaires

L’EPR : Un Investissement Risqué selon la Cour des Comptes !

2025-01-15

Auteur: Emma

La Cour des comptes a rendu un rapport cinglant sur le programme EPR, accentuant les inquiétudes liées à la rentabilité et aux retards de construction. Selon leur évaluation, le coût total de l'EPR de Flamanville a grimpé à un incroyable 20,4 milliards d'euros, soit une augmentation de 1,3 milliard depuis 2020, par rapport à des prévisions initiales de seulement 3,3 milliards d'euros. Ce gouffre financier alimente le scepticisme quant à la viabilité de projets similaires.

Avec une rentabilité espérée estimée à seulement 2 %, la Cour des comptes n'a pas mâché ses mots : « Un projet dont la rentabilité est inférieure à son coût d'emprunt, c'est problématique. Ce n'est pas rentable », a déclaré un magistrat lors d'une conférence de presse. Ces chiffres alarmants susciteront certainement des interrogations tant auprès des investisseurs que des gouvernements.

L’EPR de Flamanville, en fonctionnement depuis le 21 décembre après un retard de douze ans, se retrouve au cœur des critiques, tandis que d'autres projets en international ne montrent guère plus de promesses. Les chantiers en Chine (Taishan), en Finlande (Olkiluoto), et au Royaume-Uni (Hinkley Point) sont également pointés du doigt pour leurs dépassements de coûts et de délais.

Par exemple, le coût de Hinkley Point a augmenté de 30 % entre juin 2022 et janvier 2024, atteignant entre 31 et 34 milliards d'euros. Le délai de mise en service a aussi été repoussé une nouvelle fois, provoquant des pertes financières majeures pour EDF, qui s'élèvent à 11,5 milliards d'euros en 2023 dû à l'absence de partenariat avec le groupe chinois CGN.

Face à ces défis, la Cour des comptes a recommandé de ne pas approuver la décision finale d'investissement pour le projet Sizewell C tant qu’EDF ne prouve pas une réduction de ses risques financiers dans Hinkley Point C. La situation actuelle est d'autant plus préoccupante alors qu'EDF semble obsédée par la conquête de nouveaux marchés à l'international, comme le projet de réacteurs à Dukovany en République tchèque, sans véritable garantie de retour sur investissement.

Le programme EPR2, annoncé en 2022 par Emmanuel Macron, vise la construction de nouvelles centrales à Penly, Gravelines et Bugey. Cependant, les coûts de construction prévisionnels ont déjà été révisés et pourraient dépasser les 100 milliards d'euros. Avec une première mise en service repoussée entre 2039 et 2044, les incertitudes financières entourant le programme sont alarmantes.

Le ministère de la Transition écologique a confirmé la nécessité de sécuriser le financement des projets EPR2 avant de donner le feu vert final, tout en soutenant les initiatives à l'international. Toutefois, ses arguments sont mis à mal par les résultats désastreux d'EDF sur ses chantiers actuels. Pour ceux qui s'inquiètent de l'avenir énergétique de la France, ces perspectives financières des projets nucléaires n'inspirent guère confiance.