Santé

L'épidémie de grippe s'intensifie : un hiver plus virulent ?

2025-01-06

Auteur: Sophie

La grippe est de retour en force en France : depuis la mi-décembre, tout le pays est plongé dans une alerte épidémique, et le nombre de cas ne cesse d'augmenter, notamment durant la dernière semaine de 2024. Les visites aux urgences et les hospitalisations sont en forte hausse, selon les données de Santé publique France (SPF). Le réseau Sentinelles, qui s'appuie sur les retours de 1 300 médecins généralistes, révèle que la Bretagne connaît actuellement le plus fort taux d'incidence des infections respiratoires aiguës, dont un nombre significatif est dû à la grippe. Comme chaque année, les réunions de famille pendant les fêtes de Noël ont favorisé la transmission du virus.

Cependant, les experts restent relativement sereins face à la situation : "La dynamique épidémique ressemble largement à celle de l'hiver 2022-2023. Nous n'observons pas une augmentation notable du nombre d'hospitalisations ou de cas graves, donc nos inquiétudes ne sont pas supérieures à celles des années précédentes", rassure Bertrand Gagnière, médecin épidémiologiste au sein de SPF.

Les variants de grippe qui circulent actuellement en France sont bien identifiés par les scientifiques : "Pour environ la moitié d'entre eux, il s'agit du virus H1N1, provenant de la pandémie de 2009 ; environ un tiers est de type B, et 15 % est H3N2. Ce dernier variant est souvent plus sévère chez les personnes âgées, mais sa circulation reste relativement faible", explique Marie-Anne Rameix-Welti.

Fait marquant de cet hiver, les enfants de moins de 15 ans sont particulièrement touchés. La circulation intense des virus de type B est en grande partie responsable de cette situation, ces virus étant connus pour provoquer des symptômes plus prononcés chez les plus jeunes, selon la virologue de l'Institut Pasteur.

Les formes les plus graves de la maladie touchent principalement les personnes âgées de plus de 65 ans. Celles-ci représentaient 64 % des hospitalisations à la fin de l'année dernière, avec près de 2 000 cas enregistrés entre le 23 et le 29 décembre, soit le double de la semaine précédente.

Chaque année, la grippe est à l'origine de 3 000 à 15 000 décès en France, ce qui souligne la gravité de cette maladie. Même si elle ne cause pas la mort, "elle peut induire des pertes cognitives ou une diminution de l'autonomie", prévient Bertrand Gagnière.

Une couverture vaccinale insuffisante ?

La vaccination est le principal bouclier contre les formes graves de la grippe, mais elle semble connaître un ralentissement parmi les populations à risque : personnes âgées, diabétiques, cardiaques, etc. "Les données de couverts vaccinales seront révélées courant janvier, mais celles disponibles en début de campagne indiquaient un engouement moindre que l'année précédente", s'inquiète l'épidémiologiste de SPF. "Il est cependant encore temps de se faire vacciner, l'efficacité du vaccin est constatée au bout de dix jours", ajoute Marie-Anne Rameix-Welti.

En parallèle, il est crucial que chacun prenne ses précautions : se laver les mains régulièrement, porter un masque dans les espaces clos et aérer les pièces pour réduire la propagation virale. Face à cette épidémie croissante, il est impératif d'agir rapidement pour protéger les plus vulnérables.