L'élection de Trump : un tournant pour la régulation des GAFAM en Europe
2025-01-15
Auteur: Philippe
L'élection de Donald Trump le 5 novembre dernier a engendré des répercussions importantes tant sur le plan politique que technologique. Après l'annonce des résultats, la valeur du Bitcoin a connu une hausse spectaculaire, témoignant d'une réaction immédiate des marchés. En matière de régulation, Trump se positionne comme un fervent défenseur du libre marché, ce qui pourrait donner un coup de pouce inattendu aux GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) en Europe.
L'Union européenne, qui cherche à contrôler les pratiques anticoncurrentielles des géants du numérique, a récemment mis en place le Digital Markets Act (DMA). Ce cadre juridique vise à instaurer des règles strictes pour ces entreprises afin de garantir une concurrence équitable. Cependant, suite à l'élection de Trump, il semble que Bruxelles envisage de revoir ses ambitions à la baisse.
D'après des sources proches du dossier, la Commission européenne, consciente du nouveau rapport de force, pourrait ralentir ses enquêtes sur les géants de la tech. Un diplomate européen a même déclaré : « La situation va changer radicalement, ces magnats de la technologie se rapprochent de Trump et cela pourrait influencer notre manière d'agir ». Cela signifie que bien que les enquêtes continuent, les décisions concernant des éventuelles amendes semblent être mises en suspens.
Il est à noter que Mark Zuckerberg a récemment souligné que les entreprises technologiques avaient déjà été pénalisées de près de 30 milliards de dollars au cours des deux dernières décennies. Il a également critiqué l'approche de l'UE concernant la régulation du contenu en ligne, appelant Trump à faire pression sur les autorités européennes pour qu'elles revoient leurs positions.
Apple, de son côté, faisait face à la perspective d'une amende substantielle sous le DMA, ce qui aurait pu créer un précédent dans la lutte contre les abus de pouvoir des grandes entreprises de la tech. Cependant, la question demeure : l'UE va-t-elle vraiment reculer face à Trump ?
Il est stratégique pour l'Union européenne de ne pas donner des munitions à Trump en lui fournissant une cause à défendre. Si des amendes étaient décidées maintenant ou au début de son mandat, cela pourrait alimenter sa rhétorique anti-européenne. En contrepartie, il serait bien plus judicieux d'appliquer ces sanctions en réponse à ses provocations, comme une réponse mesurée à ses actions, et de renforcer ainsi la position de l’UE.
Enfin, il convient de rester vigilant face à cette évolution. Les entreprises comme Facebook et Apple pourraient tenter de profiter de ce changement de cap pour influencer la régulation européenne en leur faveur. Dans un contexte mondial où les enjeux de la régulation des géants du numérique sont cruciaux pour la souveraineté technologique des États, l'UE devra naviguer habilement pour maintenir un équilibre entre la concurrence et la collaboration internationale.