Monde

Législatives à l’île Maurice : le chef de l’opposition déclare sa victoire éclatante

2024-11-12

Auteur: Michel

Victoire éclatante de Navin Ramgoolam

Le chef de l’opposition mauricienne, Navin Ramgoolam, a célébré mardi 12 novembre la victoire de sa coalition aux élections législatives de l’île Maurice, après que le Premier ministre sortant, Pravind Kumar Jugnauth (PKJ), a reconnu sa défaite.

Un appel à la démission de PKJ

À 77 ans, Navin Ramgoolam, ancien Premier ministre et leader du Parti travailliste, a annoncé à ses partisans que l’Alliance du changement qu’il a menée a remporté un succès écrasant lors du scrutin qui s’est tenu dimanche dernier.

« J’espère que PKJ va bientôt démissionner. Il a été battu 60-0 », s'est réjoui M. Ramgoolam devant une foule de fidèles dans sa circonscription. « Le pouvoir du peuple est plus fort qu’une dictature », a-t-il ajouté, soulignant l'importance de cette victoire pour la démocratie mauricienne.

Détails des élections

Les élections ont permis d’élire 60 députés sur l’île Maurice et 2 autres sur l’île Rodrigues, tandis que huit sièges supplémentaires sont attribués par la Commission de surveillance électorale pour garantir une représentation adéquate des différentes communautés.

Bien que les résultats définitifs ne soient pas encore officiellement annoncés, M. Jugnauth a d’ores et déjà reconnu son échec. « Nous allons vers une défaite, et c’est encore plus clair que l’Alliance Lepep que je dirige est en route vers un grand échec », a déclaré le leader sortant aux médias.

Accord "historique" sur les Chagos

Pravind Kumar Jugnauth avait d’ailleurs misé sur la récente conclusion d’un accord jugé « historique » avec Londres concernant la souveraineté de l'archipel des Chagos, un succès qu’il espérait transformer en soutien électoral. Cependant, cet espoir s'est effondré à la suite de fuites de conversations sensibles sur les réseaux sociaux, ce qui a terni son image durant la campagne.

Promesses électorales

Les deux partis en campagne ont promis d'améliorer les conditions de vie des Mauriciens, toujours confrontés à une hausse des coûts de la vie malgré une belle croissance économique. Le programme de l’Alliance du changement promet d’instaurer un fonds de soutien pour les familles en difficulté, la gratuité des transports publics, une augmentation des retraites, une réduction des prix des carburants, ainsi que des mesures additionnelles contre la corruption et pour encourager une économie verte. Ils prônent également des réformes constitutionnelles majeures, en particulier dans le processus d’élection des dirigeants politiques.

Contexte politique à l’île Maurice

L’île Maurice, qui est majoritairement hindoue, bénéficie d'une stabilité politique et d'une croissance depuis son indépendance, capitalisant sur le tourisme, les services financiers et l’industrie textile. En 2022, son PIB par habitant a dépassé les 10 000 dollars, selon la Banque mondiale. Toutefois, des inquiétudes croissantes sur la gouvernance et la corruption persistent, appelant à une diversification de l’économie.

Navin Ramgoolam a exercé la fonction de Premier ministre à deux reprises, de 1995 à 2000 puis de 2005 à 2014. Fils de Seewoosagur Ramgoolam, qui a dirigé le pays vers l’indépendance, Navin fait partie d’une dynastie politique influente, tout comme M. Jugnauth.

Félicitations internationales

Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a été le premier dirigeant étranger à féliciter M. Ramgoolam, renforçant les liens entre l'Inde et cette nation insulaire. Il a exprimé son hâte de travailler ensemble pour solidifier leur partenariat unique.

Avenir politique incertain

Alors que les observateurs attendent les rapports des onze équipes déployées pour cette douzième édition des élections depuis l’indépendance, l’issue de ce scrutin pourrait engendrer de profonds changements politiques à l’île Maurice.