
« L'effondrement démographique en Russie : les conséquences dévastatrices de la guerre en Ukraine »
2025-04-12
Auteur: Louis
Une crise de main-d'œuvre sans précédent
La Russie se retrouve au cœur d'une tourmente économique où le manque de main-d'œuvre devient un obstacle critique, reconnu par les plus hautes instances du pays. D'ici fin 2024, plus de 80 % des entreprises russes affirment éprouver des difficultés de recrutement dans un marché du travail déjà étouffé, avec un taux de chômage plancher de 2,4 % enregistré en mars. Tous les secteurs sont concernés, y compris le complexe militaro-industriel, où l'État concentre des investissements massifs depuis le début du conflit en Ukraine.
Une inflation galopante et des exigences revues à la baisse
Pour pallier cette pénurie, les employeurs sont contraints d'offrir des salaires de plus en plus alléchants, exacerbant ainsi l'inflation. Dans une tentative désespérée de maintenir leurs opérations, ils abaissent leurs critères de sélection, bien qu'aucun indicateur ne montre une amélioration significative de la productivité du travail, qui stagne actuellement à un peu plus de la moitié de celle des États-Unis, selon une étude récente.
Une génération sacrifiée sur le front
Le manque de cadres qualifiés s'est intensifié avec la guerre, alors que des centaines de milliers de citoyens sont mobilisés ou blessés sur le front. Le départ d'environ 1 million de personnes du pays pour fuir la répression ou la mobilisation militaire a créé un vide inacceptable, aggravant la situation.
Un déclin démographique qui perdure depuis des décennies
Le bilan démographique de la guerre s'inscrit dans un déclin structurel déjà en cours depuis l'effondrement de l'Union soviétique. Le faible taux de natalité observé dans les années 1990 a produit des générations creuses, qui, aujourd'hui, peinent à faire des enfants. Selon les statistiques de Rosstat, la fédération des statistiques, la population russe âgée de 15 à 19 ans, qui s'élevait à plus de 12 millions en 2001, ne compterait plus que 7,8 millions en 2024. Même l'annexion de la Crimée et des quatre régions ukrainiennes, ajoutées aux données russes depuis 2023, ne parvient pas à inverser cette tendance alarmante.