L'effondrement d'Assad en Syrie : L'Iran dans la tourmente d'un potentiel tsunami politique
2024-12-19
Auteur: Philippe
La rencontre clé s'est tenue le 11 décembre, seulement trois jours après la chute retentissante du tyran syrien Bachar al-Assad. Lors d'un déjeuner au Sénat américain, avec des représentants de l'opposition iranienne, le sénateur républicain Ted Cruz a déclaré : « Il y a du changement dans l'air. » L'élu du Texas a rappelé comment, sous la présidence de Donald Trump, les exportations de pétrole iranien avaient chuté, mais que l'administration Biden avait inversé cette tendance, permettant à l'Iran de regagner des ressources financières pour soutenir ses alliés, notamment le Hezbollah et le Hamas. Ted Cruz a promis : « Nous mettrons fin aux ressources de ce régime cruel et oppressif » avec des sanctions strictes ciblant les centres de recherche nucléaire et l'industrie pétrolière. Selon lui, « L'ayatollah panique, car les revenus du régime sont sur le point de disparaître. »
L'Iran, déjà affaibli par la chute d'Assad et sous la pression croissante d'Israël, pourrait être à l'aube de bouleversements internes. Le quotidien libanais l'Orient le jour, dans son analyse du 17 décembre, a même évoqué la possibilité que ce qui s'est passé rapidement en Syrie soit un modèle pour l'évolution de l'Iran. L'auteur souligne que le pays pourrait se retrouver emporté par un raz-de-marée, remettant en cause la pérennité du régime islamique.
La Syrie, auparavant considérée comme le « pont terrestre » de l'Iran, a vu son rôle s'effondrer avec la montée en puissance des islamistes d’Hayat Tahrir al-Sham. Ce changement constitue une grande perte pour Téhéran, qui avait toujours vu la Syrie comme un territoire stratégique permettant d'acheminer de l'aide au Hezbollah et d'autres groupes. La relation entre les deux nations, profondément ancrée depuis la Révolution iranienne de 1979, semblait solide. Cependant, des rapports indiquent que la confiance entre Assad et l'Iran s'effrite : certains au sein du régime iranien lui reprochent son incapacité à contrer les frappes israéliennes sur les installations militaires iraniennes en Syrie.
Sur le sol iranien, les troubles sociaux s'intensifient également. Depuis l’émergence du mouvement « Femme, Vie, Liberté » à la suite de la mort de Mahsa Amini, l'opposition s'est cristallisée, provoquant des manifestations incessantes contre le régime. La répression de ce mouvement a été sanglante, avec des centaines de morts signalés et des milliers d'arrestations. La récente arrestation de la chanteuse Parastoo Ahmadi après un concert ne faisant pas usage du hijab obligatoire est un signe de la tension croissante contre l'autoritarisme des autorités.
Face à tous ces bouleversements, la République islamique d'Iran se retrouve dans une position précaire, trop dépendante d'alliances qui pourraient s'effondrer à tout moment. L'avenir du régime pourrait bien être en jeu, à une époque où la société civil demande des changements fondamentaux. La question demeure : l'Iran est-il prêt pour des réformes ou continuera-t-il de se crisper sur son pouvoir au détriment de son peuple ? L'étau se resserre, et l'histoire montre que les autocars dictateurs finissent souvent par être renversés.