
Le RN Face à L'Ukraine : Un Soutien Troublant
2025-03-12
Auteur: Emma
Le 12 mars, une résolution visant à accroître le soutien à l'Ukraine sera soumise au vote des députés. Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement National (RN), s'est déjà prononcée contre cette initiative. Officiellement, son refus découle d'une phrase dans le texte qui évoque l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne, une idée qu'elle rejette fermement. Cependant, cela ne paraît être qu'un pretexte, car il est important de rappeler qu'une résolution n'a pas de valeur contraignante ou législative.
L'adhésion de l'Ukraine à l'UE reste encore dans un avenir lointain. Par le passé, Marine Le Pen a montré moins de scrupules lorsqu'il s'agissait d'approuver des textes qui lui convenaient. En décembre dernier, elle avait voté en faveur d'une motion de censure dirigée contre Michel Barnier, qu'elle accusait de plier aux obsessions de l'extrême droite. À l'époque, sa position était justifiée par l'objectif de faire chuter le gouvernement. Aujourd'hui, il semble que Marine Le Pen refuse de voir la valeur des objectifs de la resolution, qui inclut l'augmentation de l'aide militaire à l'Ukraine et des sanctions renforcées contre Moscou, ainsi que la saisie des avoirs russes pour soutenir la résistance ukrainienne et participer à la reconstruction de l'Ukraine.
Cette prise de position du RN n'est pas une surprise, mais plutôt une répétition d'un schéma constant. Au cours des trois dernières années, Marine Le Pen a condamné verbalement l'agression russe, mais a souvent reculé au moment de voter en faveur de l'aide envers l'Ukraine. Ses alliés ont systématiquement refusé d'approuver la majeure partie des aides militaires et financières destinées à soutenir l'Ukraine, ainsi que les sanctions contre la Russie. Il semble que le RN trouve régulièrement des excuses pour échapper aux décisions cruciales. En juillet dernier, au Parlement européen, Jordan Bardella a voté contre une réforme de soutien à l'Ukraine, arguant que celle-ci mentionnait un niveau d'aide financière annuel correspondant à 0,25% du PIB des États-membres.
Ce positionnement ambigu du RN vis-à-vis de la Russie pourrait avoir des conséquences majeures, non seulement sur la position de la France en matière de politique étrangère, mais également sur l'image du parti aux yeux de l’électorat. Une telle attitude soulève également des questions sur la cohérence et les valeurs fondatrices du RN. Alors qu'une grande partie de l’Europe reste solidaire de l'Ukraine face à l'agression russe, il sera intéressant d'observer comment cette position évoluera alors que la situation sur le terrain continue de se détériorer.