Le retour de Donald Trump : une tempête qui menace les exportateurs africains !
2024-11-14
Auteur: Pierre
Avec le retour de Donald Trump à la tête des États-Unis, les exportateurs africains tremblent à l'idée des conséquences potentielles sur leurs activités. Les conditions d'importation actuelles, qui permettent aux pays africains de bénéficier d'exonérations fiscales, pourraient être profondément bouleversées.
Les agriculteurs sud-africains, en particulier ceux produisant des agrumes, sont en émoi. Ils dépendent de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), qui offre des préférences tarifaires sur près de 1 800 produits d'une trentaine de pays africains. La fin de cette exonération, prévue si Trump maintient ses promesses d'imposer des droits de douane d’au moins 10 % sur toutes les importations, pourrait créer un choc économique. "Nous avons besoin de cet avantage concurrentiel", déclare Justin Chadwick, le directeur de l'Association sud-africaine des producteurs d'agrumes. Il souligne qu'une exclusion de l'AGOA pourrait se traduire par la perte de milliers d'emplois et de plus d'un milliard de rands (environ 52 millions d'euros) de revenus d'exportation.
Mais ce n'est pas seulement l'agriculture qui est en jeu : l'industrie automobile sud-africaine, également bénéficiaire de l'AGOA, pourrait en souffrir. Ken Manners, directeur général de SP Metal Forgings Group, reste optimiste quant à la capacité de son entreprise à maintenir sa compétitivité, même face à d'éventuels tarifs douaniers. Cependant, la volatilité des décisions de Trump laisse planer un doute.
Une inquiétude croissante se fait sentir dans d'autres pays africains, notamment le Kenya et le Ghana, où l'industrie textile tire également profit de l'AGOA. Les politiques américaines pourraient orienter ces pays vers une renégociation plutôt qu'un retrait pur et simple de l'AGOA, mais l'incertitude demeure.
Par ailleurs, les exportations de ressources minérales de la République Démocratique du Congo, de la Zambie et de l'Angola sont également sur le fil du rasoir. Bien qu'elles ne soient pas directement liées à l'AGOA, l’intérêt et l’investissement versés sous l'administration Biden pourraient être remis en question si Trump décide d'ignorer cette région au profit de relations bilatérales plus simples et plus rentables.
Les implications géopolitiques jouent aussi un rôle clé. Les gouvernements africains qui ont montré leur soutien à la Russie et à la Chine, ou qui ont critiqué Israël, pourraient faire face à des répercussions négatives sous l'administration Trump. Les tensions politiques aiguës pourraient contraindre l'Afrique du Sud à naviguer prudemment, particulièrement dans le contexte de son procès contre Israël devant la Cour internationale de justice.
En fin de compte, le retour de Trump pose des questions cruciales pour l'avenir des relations commerciales entre l'Afrique et les États-Unis. Les exportateurs africains doivent se préparer à un avenir incertain, où la dépendance économique à l'égard du marché américain pourrait être menacée. Que réserve le futur ? Un retournement de situation ou une opportunité inattendue ? Les observateurs gardent l'œil ouvert.