Le rapprochement Moscou-Pyongyang : une inquiétude croissante pour la Chine
2024-11-14
Auteur: Jean
L'atmosphère est tendue au pied de la tour de l'Amitié, le 25 octobre, au cœur de Pyongyang. Les diplomates chinois, en costumes sombres, chantent leur hymne national devant le monument en granit rendant hommage aux soldats « volontaires » de Mao durant la guerre de Corée, il y a soixante-quatorze ans. Cependant, aucune figure nord-coréenne n'est présente pour célébrer cette amitié « communiste » face à l'« agresseur » américain, ce qui contraste avec les traditions habituelles.
Kim Jong-un, plutôt que de participer activement, s'est contenté de faire déposer une gerbe, négligeant d'envoyer des officiels pour ce rituel qui rappelle pourtant les liens forgés « dans le sang » avec Pékin, lorsque son grand-père, Kim Il-sung, était confronté aux forces de MacArthur en 1950. Cette absence souligne un refroidissement diplomatique croissant entre la Corée du Nord et la Chine.
Alors que les tensions entre les États-Unis et la Chine s'intensifient, le rapprochement entre Pyongyang et Moscou pourrait être perçu comme un défi direct à l'influence chinoise dans la région. La visite récente de Kim Jong-un à Moscou a renforcé cette inquiétude, avec des dialogues sur la coopération militaire et économique qui pourraient redéfinir les rapports de force en Asie.
Pékin voit d'un mauvais œil cette alliance, craignant qu'elle ne renforce l'isolement de la Chine sur la scène internationale. L'histoire montre que lorsque la Corée du Nord se rapproche de la Russie, cela crée une dynamique qui pourrait déséquilibrer le statu quo regional. La Chine, déjà confrontée à des défis internes et externes, devra naviguer avec précaution entre ses engagements envers Pyongyang et ses rivalités avec Washington.
En somme, le flirt de Kim Jong-un avec Poutine représente un revers tactique pour la Chine. Les tensions montent, et l’avenir s’annonce incertain pour la diplomatie en Asie de l’Est.