Lors de sa première audition le 13 janvier dans le scandale du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy a dévoilé une attaque virulente contre Ziad Takieddine, qu'il a qualifié d'"escroc" et de "menteur". Pendant plus de trois heures, l'ancien président français a concentré ses diatribes sur cet intermédiaire controversé, en fuite au Liban et l'un des principaux témoins à charge dans cette affaire complexe.

Au cœur des accusations, un montant stratosphérique de 50 millions d'euros aurait été injecté dans la campagne de Sarkozy par le régime du colonel Kadhafi, des allégations provenant de Takieddine lui-même. Ce dernier a affirmé avoir effectué des remises en espèces au ministère de l'Intérieur, dont l'une directement à Sarkozy, ce que l'ancien ministre a fermement nié, s'exclamant qu'il se trouvait à l'Isle-sur-la-Sorgue à cette date.

Sarkozy a également mentionné qu'il n'avait rencontré Takieddine que deux fois dans sa carrière politique, minimisant ainsi toute relation potentiellement compromettante. "La réponse est 'non'", répétait-il à plusieurs reprises en référence à diverses accusations associant son nom à celui de Takieddine, provoquant des rires dans l'audience.

Cependant, l'absence de Takieddine, qui devrait être entendu dans les mois à venir, a conduit à de nombreuses spéculations. Les procureurs ont souligné que les versements libyens à Takieddine étaient "incontestables" et ont laissé entendre que Sarkozy devait assumer une part de responsabilité dans la gestion de ces affaires.

Pour compliquer encore plus le tableau, une ancienne compagne de Ziad Takieddine a révélé qu'il avait reçu un appel de condoléances de Sarkozy à la suite du décès de sa mère, une assertion que Sarkozy a catégoriquement démentie. Cette situation divise les parties prenantes au procès et soulève des questions sur l'intégrité des relations politiques à cette époque.

Les réactions au procès continuent d'affluer, de nombreux observateurs se demandant si cette affaire va marquer un tournant dans la carrière déjà tumultueuse de Nicolas Sarkozy. La suite des événements s'annonce tout aussi explosive, avec des révélations susceptibles de faire trembler la scène politique française.