
Le premier ministre du Groenland réagit fermement à la visite américaine jugée provocatrice
2025-03-24
Auteur: Emma
Le Premier ministre du Groenland s'oppose à la visite américaine
Le premier ministre sortant du Groenland, Mute Egede, a exprimé une vive opposition à la visite imminente de responsables américains, qualifiant cet événement de « démonstration de force ». Cette déclaration est survenue le 24 mars, alors que le Groenland se trouve à un tournant politique crucial, en plein processus de formation d'un nouveau gouvernement.
Détails sur la visite américaine
La Maison Blanche a annoncé qu'Usha Vance, épouse du vice-président américain J. D. Vance, et une délégation officielle se rendraient au Groenland du 27 au 29 mars pour participer à une course nationale de chiens de traîneau. En outre, Mike Waltz, conseiller à la sécurité nationale, ainsi que Chris Wright, ministre de l'énergie, feront également le déplacement. Cependant, les détails de leur emploi du temps demeurent inconnus.
Appel à la souveraineté du Groenland
Dans un message posté sur Facebook, M. Egede a insisté sur la nécessité de respecter l'intégrité et la démocratie du Groenland sans aucune ingérence extérieure. Il a signalé que ces visites d'éminents responsables américains interviennent à un moment délicat, alors que son gouvernement attend la formation d'une nouvelle coalition suite aux élections récentes. « Les Américains ont été clairement informés qu'il ne pourra y avoir de rencontres qu'après la prise de fonction du nouveau gouvernement conçu à la suite des élections », a-t-il précisé.
Réactions des diplomates
Lars Lokke Rasmussen, le chef de la diplomatie danoise, a également condamné cette situation, la qualifiant d'« appétit inapproprié » de la part des États-Unis.
Appel au soutien européen
Face à cette agitation, Mute Egede a exhorté les alliés européens du Groenland à soutenir le pays tout en dénonçant l'attitude de l'administration américaine, qu'il accuse de tenter de s'emparer de son territoire. Il a réitéré que cette visite, même si elle paraissait anodine, portait en elle une menace bien plus grande. Selon lui, la présence d'un conseiller à la sécurité nationale démontre une pression accrue pour envisager une annexion.
Réactions à l'éventuelle annexion
Du côté du nouveau leader probable, Jens-Frederik Nielsen, les déclarations de Donald Trump sur une éventuelle annexion du Groenland ont été jugées déplacées. Le président américain avait récemment affirmé que cette annexion était inévitable et qu'elle renforcerait la sécurité internationale. Cette position attire des critiques sévères au Groenland et au Danemark.
Analyse des implications
Des analystes tels qu'Ulrik Pram Gad notent que cette démarche constitue une rare intrusion dans les affaires internes d'un pays en période de transition gouvernementale. « En tant qu'ami ou voisin, il est d'usage de ne pas s'impliquer dans le processus de constitution d'un gouvernement », a-t-il rappelé. Les États-Unis se voient désormais perçus comme une menace par de nombreux Groenlandais, ce qui est un retournement de leur image traditionnelle en tant que partenaire.
Opposition de la population groenlandaise
La population groenlandaise, qui s'oppose majoritairement aux projets d'annexion, demeure vigilante face à ces manœuvres politiques. Le Groenland, dont la superficie est quatre fois celle de la France, est d'une importance stratégique non seulement pour son positionnement géographique, mais aussi pour ses ressources minérales. Le débat sur l'indépendance à long terme du territoire reste très présent parmi les partis politiques locaux.