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Le préfet de police de Paris "favorable" à la prolongation de la vidéosurveillance algorithmique expérimentée pendant les JO

2024-09-25

Au cours des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de cet été, l'expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique a prouvé son efficacité, selon le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez. Il a qualifié le bilan de cette initiative de "positif" et considère qu'il est nécessaire de "prolonger" l'utilisation de cette technologie d'analyse d'images.

Lors d'une audition devant la commission des lois de l'Assemblée nationale, mercredi 25 septembre, M. Nuñez a déclaré : "Nous présenterons le bilan au comité d'évaluation et au gouvernement. Personnellement, je suis très favorable à une prolongation de cette initiative." Cependant, il a précisé que c'est au gouvernement de décider de la reconduction de ce dispositif.

L'utilisation de cette vidéosurveillance algorithmique a été permise par une "loi JO", adoptée en mai 2023, qui a suscité de vifs débats concernant le respect des libertés individuelles. Bien qu'elle se limite à la détection de comportements jugés "anormaux" — tels que des objets abandonnés ou des mouvements de foule —, la loi exclut explicitement la reconnaissance faciale. Initialement prévue pour se terminer après les JO, cette expérimentation a été étendue jusqu'au 31 mars 2025, avec un rapport devant être remis au Parlement d'ici la fin de l'année.

Durant les JOP, la vidéosurveillance a été mise en place sur une dizaine de sites, selon M. Nuñez, qui a aussi précisé que la technologie était beaucoup plus opérationnelle pendant les Jeux Paralympiques que pendant les Jeux Olympiques. Les systèmes de transport, comme la RATP et la SNCF, ont également testé cette technologie dans leurs services cet été.

"Nous avons utilisé ces outils plus fréquemment, notamment lors de la cérémonie d'ouverture," a-t-il expliqué, ajoutant qu'ils avaient généré un certain nombre d'alertes, mais sans aboutir à des interpellations, car l'objectif principal était de détecter des anomalies plutôt que de surveiller la population.

Nuñez a également souligné que la vidéosurveillance algorithmique pourrait également être bénéfique pour des événements de plus petite envergure, comme des concerts ou d'autres manifestations culturelles. Il a insisté sur le fait qu'avec moins de ressources disponibles pour ces événements, l'assistance de la vidéosurveillance devient encore plus cruciale.

En parallèle, plusieurs organisations et groupes de défense des droits de l’homme continuent de critiquer cette approche, pointant du doigt les risques potentiels pour la vie privée des citoyens. Alors que certains soutiennent que la sécurité doit primer, d'autres s'inquiètent des dérives possibles liées à l'utilisation accrue de l'intelligence artificielle dans la surveillance. Ce débat soulève des questions essentielles sur l'équilibre entre sécurité et libertés individuelles dans un contexte où la technologie joue un rôle de plus en plus central.