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"Le pleurnicheur" : José Mourinho, des débuts tumultueux en Turquie

2024-09-26

Rire de la situation ? Certainement pas. Après la défaite de son équipe face à Galatasaray (1-3) samedi dernier, José Mourinho a décidé d’éviter la conférence de presse, préférant répondre à un journaliste présent en zone mixte. Ce dernier a sorti son téléphone pour demander à l'entraîneur une réaction sur une publication de son rival Galatasaray, le moquant en le rebaptisant "Le Pleurnicheur" dans un photomontage.

"Tu es sérieux ou tu parles sérieusement ?" a rétorqué le coach, sans jamais jeter un œil au smartphone. Il a ensuite quitté les lieux, son sac à dos sur l'épaule et l'air abattu, conscient des critiques s'annonçant à la suite de cette prestation décevante dans un match toujours très attendu en Turquie. La presse locale ne l'a pas épargné non plus.

Des pancartes et des chants résonnent encore dans les rues de Istanbul, rappelant à Mourinho l'importance de ce duel. Les rumeurs sur un déséquilibre dans l'équipe de Fenerbahçe se multiplient, alimentées par des hésitations tactiques qui soulèvent des questions sur sa capacité à diriger efficacement l'équipe.

En effet, certains médias, comme Fotomac, ont noté que "Mourinho a déclaré qu'il n'était pas nécessaire de préparer spécifiquement ce match. Il aurait dû. Okan Buruk, l'entraîneur de Galatasaray, l'avait fait. Il était prêt, pas Mourinho". D'autres critiques, comme celle de Zeki Uzundurukan, fustigent un style de jeu minimaliste et peu ambitieux.

Pourtant, l'entraîneur portugaise reste de marbre face aux critiques, un comportement qu'il a appris à gérer au fil des années. Son début de saison, avec six matches — quatre victoires, un nul et une seule défaite — n'est peut-être pas catastrophique, mais l'élimination en Ligue des champions face au LOSC était un coup dur.

"À mon avis, une équipe méritait de gagner, mais c'est une autre équipe qui l'a fait," a-t-il déclaré, faisant allusion à ses souvenirs douloureux des décisions arbitrales lors de la finale de la Ligue Europa.

La réaction de Mourinho sera scrutée lors de son prochain match de Ligue Europa contre l'Union Saint-Gilloise jeudi, où une performance solide est impérative pour regagner la confiance des supporters après l'affront de samedi. Le technicien, qui a déjà remporté deux Ligues des champions et a été couronné dans d'autres compétitions européennes, aspire à restaurer la gloire à Fenerbahçe, un club historique en quête de son dernier titre en Süper Lig depuis une décennie.

À son arrivée, Mourinho avait sans détour annoncé : "Je ne fais aucune promesse, mais notre objectif principal est de remporter la Süper Lig". Cette déclaration avait électrisé les supporteurs, mais maintenant, face à la pression grandissante, chaque match semble être une obligation de résultat.

Ramené sur le devant de la scène, Mourinho est conscient que son statut de superstar en Turquie pourrait être à la fois une bénédiction et une malédiction. Les attentes sont élevées, mais sa réputation lui offre encore un certain répit. "Quand tu perds un match, tu souffres une fois. Quand tu perds un match important, tu souffres deux fois. Et quand tu perds un derby, tu souffres trois fois. Maintenant, nous devons réagir", a-t-il déclaré. Dans ses mots, une promesse implicite de rédemption, mais le chemin sera semé d'embûches. La saison ne fait que commencer, et Mourinho doit prouver qu'il peut toujours être le roi des tacticiens malgré les doutes qui commencent à grandir.