Nation

Le Parti socialiste face au défi de La France insoumise dans le Nouveau Front populaire

2024-09-21

À gauche, la tension est palpable alors que le Parti socialiste (PS) semble englué dans une position délicate face à La France insoumise (LFI). Le PS a récemment marqué un point d'achoppement en soutenant, le mardi 17 septembre, la motion de destitution du président Emmanuel Macron, un geste fortement influencé par les voix de LFI, malgré leur absence de concertation envers leurs partenaires. Bien que le PS ait affirmé son opposition à cette motion lors de son possible examen parlementaire, ce soutien initial renforce l’impression d’une domination de LFI sur le PS au sein du Nouveau Front populaire (NFP).

À peine un an après la dissolution de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), le paysage politique à gauche semble inchangé. LFI conserve une influence primordiale, menant encore le tempo de la coalition, ce qui irrite les membres du PS. Manuel Bompard, coordinateur de LFI, a souligné la nécessité de rester en mouvement : « La politique, c’est comme le vélo, pour avancer, il faut pédaler, sinon on tombe ». Le samedi 21 septembre, LFI prévoit une nouvelle manifestation pour soutenir la destitution de Macron et s'opposer au gouvernement de Barnier, réunissant « tous les battus des dernières élections », selon Bompard, qu'il qualifie de « plus grande arnaque de la Ve République ».

À l’Assemblée nationale, le débat concernant la recevabilité de la résolution « insoumise » était fondé sur des questions légitimes. Laurent Baumel, député socialiste, a défendu cette position en affirmant que la recevabilité ne devait pas être perçue comme un contrôle politique mais comme un examen de légalité. De plus, il a rappelé que le PS avait également reconnu la recevabilité d'autres propositions, y compris celles du Rassemblement national (RN).

La position du PS est également ternie par des doutes croissants sur son pouvoir d'influence. L'ancien président François Hollande a souligné la nécessité de privilégier la politique sur le « juridisme » en évoquant l’importance de donner des réponses cohérentes aux citoyens. Il a recommandé que le PS refuse de se plier aux exigences de LFI, surtout lorsque cette dernière tente de mobiliser la rue pour soutenir une démarche qu’il juge vouée à l’échec.

Alors que la dynamique entre le PS et LFI continue d'évoluer, de nombreuses incertitudes planent sur l’avenir de la gauche en France. Le PS réussira-t-il à retrouver son identité et à s'affirmer face à LFI, ou continuera-t-il à se sentir écrasé par sa tutelle ? Seul le temps nous le dira.