Un géant de la littérature s'éteint

Mario Vargas Llosa, l'illustre auteur péruvien et Prix Nobel de littérature en 2010, a rendu son dernier souffle à Lima le dimanche 13 avril 2025, à l'âge de 89 ans. Avec lui, c'est une époque de la littérature hispanique qui s'achève, laissant derrière elle un héritage inestimable.

La puissance des mots

Cet écrivain passionné croyait fermement que la littérature "a des effets sur nos vies". Il affirmait que les mots pouvaient "dissiper le chaos, embellir la laideur, éterniser l'instant et faire de la mort un spectacle", une pensée qu'il a exprimée dans son ouvrage "Éloge de la lecture et de la fiction" (Gallimard, 2011).

Une révélation précoce

Dès l’âge de 5 ans, à Cochabamba en Bolivie, Vargas Llosa a eu une révélation : les textes peuvent littéralement toucher l'âme. Dans un entretien à Paris, il racontait ce moment déterminant dans sa vie, un choc qu'il considérait comme "le plus important de son existence". Il avait compris qu'une phrase pouvait se ressentir physiquement.

Des luttes intérieures aux aériennes

Son amour pour la littérature le poussait à vivre intensément chaque mot, que ce soit en se battant avec les pages des "Misérables" ou en cherchant refuge dans un roman d'Alejo Carpentier pour apaiser sa peur de voler. Dans "Comment j’ai vaincu ma peur de l’avion" (L’Hermé, 2009), il partageait avec humour comment les mots avaient parfois été ses seuls alliés.

L'héritage d'un maître

La mort de Vargas Llosa n'est pas seulement une perte pour la littérature, mais pour tous ceux qui croient au pouvoir des récits. Il nous laisse un trésor d'œuvres puissantes et une vision du monde où la lecture est une véritable aventure. Son esprit continuera d'inspirer des générations entières d'écrivains et de lecteurs.