Monde

« Le monde entre dans une nouvelle ère de domination du capitalisme de la finitude »

2025-01-15

Auteur: Julie

L'actualité mondiale est troublée par des comportements révélateurs d'une montée inquiétante du capitalisme de la finitude. Un futur candidat à la présidence des États-Unis a récemment déclaré son intention de « contrôler » des territoires liés à ses alliés, tandis que les grands patrons des multinationales défient ouvertement les règles démocratiquement établies régissant leur activité. De plus, des figures influentes prônent une approche virile comme norme dans le monde capitaliste, exacerbant ainsi des tensions géopolitiques et économiques.

Dans cette atmosphère troublée, le dernier ouvrage d'Arnaud Orain, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), intitulé *Le Monde confisqué. Essai sur le capitalisme de la finitude* (Flammarion, 368 pages, 23,90 euros), propose une analyse historique fascinante. Orain définit le « capitalisme de la finitude » comme une vision adoptée par certains acteurs économiques, tant publics que privés, qui prennent conscience des limites des ressources terrestres. Contrairement au capitalisme concurrentiel qui valorise l'innovation et l'échange bénéfique, ce nouveau modèle se concentre sur une rivalité exacerbée autour des ressources naturelles telles que les océans, les terres arables et la main-d'œuvre humaine.

Au cœur de l'ouvrage, une chronologie impressionnante montre que, depuis une décennie environ, le monde entre dans une nouvelle ère de domination de cette forme de capitalisme, s'inspirant des précédents historiques du XVIIe au XVIIIe siècle et de 1880 à 1945. Orain reprend et étend les réflexions de Fernand Braudel, qui avait distingué entre l'« économie » concurrentielle et le « capitalisme » monopoliste. Ces deux systèmes fonctionnent souvent en parallèle, l'un pour l'échange national et l'autre en quête de contrôle à l'échelle internationale.

Cependant, cette domination a des conséquences alarmantes : l'accaparement des ressources, le déclin de la démocratie, et une crise environnementale qui menace nos écosystèmes. Les inégalités économiques pourraient continuer à se creuser, exacerbées par cette lutte pour le pouvoir et l'accès aux ressources naturelles. Les enjeux sont cruciaux : si nous ne redéfinissons pas notre approche du développement et de la richesse, nous courons le risque d'une radicalisation des conflits et d'un effondrement social à l'échelle mondiale.

En somme, confrontés à une crise imminente, ceux qui détiennent le pouvoir vont devoir prendre en compte non seulement leurs intérêts immédiats, mais également l'avenir collectif de notre planète.