Affaires

Le GIEC : Un témoignage technophile ?

2025-09-02

Auteur: Julie

Une question cruciale sur le GIEC

« Dans la technologie, nous croyons… » c'est ainsi que débute un article provocateur de Jean-Baptiste Fressoz, publié dans la revue Energy Research and Social Science. Le sujet ? L'expertise du GIEC et sa supposée passion pour les technologies en matière de lutte contre le changement climatique. Ce sujet, bien que déjà exploré, prend une nouvelle dimension dans le contexte actuel.

La technophilie dans l'expertise du GIEC

Fressoz évoque une « technophilie » qui, selon lui, imprègne les recommandations du Groupe de travail III du GIEC, c'est-à-dire les efforts pour atténuer le réchauffement climatique, principalement causé par l'utilisation des énergies fossiles. Les récents rapports de cette instance affirment que les innovations technologiques seront essentielles pour atteindre les objectifs définis par la Convention Climat de l'ONU.

Une domination quantitative des idées

Il s'avère que la majorité des recherches universitaires sur le sujet se concentre sur des scénarios technologiques. Cela soulève des questions sur la tendance du GIEC à privilégier cette approche. Par exemple, le recours à l'hydrogène comme source d'énergie est souvent mis en avant. Cependant, ce choix n'est pas simplement le fruit de décideurs ou d'entrepreneurs, mais aussi d'un engouement écoulé de figures comme Jeremy Rifkin.

Une histoire à nuancer

Fressoz pourrait enrichir son analyse en se penchant sur des recherches antérieures sur l'évolution des concentrations d'idées au sein même des travaux du GIEC. Il est pertinent de noter que cette technophilie pourrait provenir d'un biais dans les ressources explorées par le Groupe.

Le GIEC face à ses limites

Il est impératif de se questionner sur l'objectivité des scénarios proposés par le GIEC. Ce dernier s'interdit de formuler des recommandations d'actions précises, se contentant d'énumérer des possibilités sans juger leur faisabilité.

Des enjeux socio-économiques sous-estimés

L'analyse de Fressoz semble omettre un point crucial : l'inégalité fondamentale entre les pays riches et pauvres. Le GIEC indique clairement que les pays développés détiennent la majorité du potentiel de réduction des émissions. Pourtant, cette réalité n'est pas toujours mise en avant dans son rapport.

Répondre aux défis climatiques

Il est important de ne pas réduire le débat à une antagonisme entre technophiles et technophobes. Par exemple, la transition vers des véhicules électriques, bien qu'encouragée, doit également être accompagnée de politiques qui favorisent des modes de vie durables et réduisent la dépendance à la voiture.

Un débat stérile à éviter

Enfin, maintenir une confusion autour de ces débats ne fait que nuire à l'efficacité des politiques climatiques mondiales. Fressoz devrait donc recentrer son argumentation, non pas sur un clivage technologique, mais sur la nécessité de transformations profondes et multidimensionnelles.

Le poids de l'idéologie capitaliste

En parallèle, la critique d'une « technophilie » pourrait aussi être une expression d'un désaccord avec les fondements capitalistes qui sous-tendent ces propositions. La littérature du GIEC, malgré ses efforts pour intégrer une diversité de perspectives, reste prisonnière d'un cadre trop étroit.

Conclusion : Une urgence à réévaluer

Finalement, le GIEC doit réflechir à la structure même de ses recommandations et à comment celles-ci s'articulent à des enjeux plus larges, notamment en termes d'équité sociale et d'environnement. Le chemin vers des solutions viables contre le changement climatique nécessite un débat large, inclusif et surtout, éclairé par des réalités socio-économiques.