Science

Le GIEC : un regard critique sur sa technophilie

2025-09-02

Auteur: Chloé

Une technologie au service de l'urgence climatique ?

« Dans la technologie, nous croyons… » C’est ainsi que débute l’article de Jean-Baptiste Fressoz, explorant la technophilie dans l’expertise du GIEC. Cet article tisse une toile complexe autour des efforts pour atténuer le changement climatique, en mettant en lumière l'influence de la recherche universitaire dominée par des scénarios technologiques. D’après Fressoz, cette obsession pour la technologie pourrait saper des discussions essentielles sur des transitions sociales plus larges.

La domination des technologies comme solution miracle ?

Fressoz revient sur les habitudes des experts du GIEC, qui favorisent les innovations comme le moyen ultime de réduire les émissions de gaz à effet de serre, imputables principalement à notre dépendance aux énergies fossiles. Prenons l'exemple de l'hydrogène : sa popularité aujourd'hui ne résulte pas que d'efforts scientifiques. Les discours de visionnaires comme Jeremy Rifkin ont également façonné cet engouement.

Des choix biaisés et des recommandations manquantes

L’historien note une absence alarmante de réflexions sur la sobriété dans la littérature examinée par le GIEC. Alors que l’urgence climatique appelle à des changements profonds, le GIEC se contente de présenter des scénarios sans évaluer leur plausibilité en tant qu’options transformantes. En fait, la dernière fois qu’il a formulé des recommandations importantes remonte à 1990.

La vérité sur l’économie énergétique et la nécessité de sobriété

Fressoz souligne que la véritable question reste : quelle économie voulons-nous construire ? Nombreux sont ceux qui contribuent au changement climatique sans en voir les effets immédiats dans leur quotidien, ce qui double la nécessité d'un débat sur la justice climatique. Les privilégiés consomment plus et, par conséquent, émettent plus. Une grande partie des solutions avancées semblent ignorer les inégalités économiques.

Critique des discours technophiles

Fressoz critique le discours qui oppose les technophiles aux technophobes, arguant qu’une telle dichotomie est simpliste. Les technologies doivent être mises en lien avec des politiques publiques audacieuses et des choix de modes de vie. Prenons par exemple le passage aux véhicules électriques : pour qu'il soit efficace, il doit s'accompagner d'une urbanisation adaptée et d'un transport collectif renforcé.

Un appel à la prise de conscience collective

Le GIEC doit impérativement s'attaquer non seulement aux défis techniques, mais aussi à l'impact des inégalités économiques et de la publicité sur nos modes de vie. Le rapport appelle à un changement fondamental dans notre vision du progrès, qui doit inclure une réduction significative des inégalités.

Le défi de la sobriété au-delà des technologies

La vraie question demeure : comment promouvoir la sobriété face à des pratiques de consommation exacerbées par l’industrie publicitaire ? Il est crucial d’amorcer un débat qui transcende les simples oppositions technologiques et aborde les racines socioculturelles de notre crise climatique.

Un futur incertain sans action radicale?

Le prochain rapport du GIEC devra aborder ces questions avec sérieux, car des solutions durables nécessiteront des décisions politiques fermes et un engagement citoyen solide. Rester sur des débats superficiels ne pourra qu'affaiblir notre capacité à faire face à l'urgence climatique. En somme, si la technophilie du GIEC est à interroger, il est tout aussi urgent d'explorer les fondements de nos inégalités et de nos choix de consommation.