Technologie

Le futur drone aérien de la Marine nationale: une avancée majeure en lutte anti-sous-marine !

2024-11-13

Auteur: Sophie

Depuis 2017, la Marine nationale, sous la direction de la Direction générale de l’armement (DGA), collabore avec Airbus Helicopters et Naval Group pour développer le Système de drone aérien de la Marine (SDAM) basé sur le démonstrateur VSR-700, conçu à partir de l’hélicoptère civil léger Cabri G2, fabriqué par le constructeur français Gimbal.

L’un des objectifs clés de ce programme est d’offrir à la Marine nationale un aéronef télépiloté capable d’apponter automatiquement sur une frégate, peu importe l’état de la mer. Grâce au système innovant Deckfinder, le drone peut être lancé et récupéré avec une précision hallucinante de 10 à 20 cm, même dans des conditions difficiles, sans dépendre des systèmes de géolocalisation par satellite comme le GNSS/GPS.

L’amiral Nicolas Vaujour, chef d’état-major de la Marine nationale (CEMM), a récemment déclaré : « Si nous réussissons dans cette entreprise, ce sera une véritable révolution dans le domaine des drones. » Ces propos ont été faits juste avant les premiers essais réussis du VSR-700 à bord de la frégate multimissions (FREMM) Provence.

Cependant, le développement du SDAM n’a pas été sans obstacles. En juillet 2022, le sénateur Cédric Perrin avait déjà évoqué des "difficultés techniques" lors d’une audition de Sébastien Lecornu, le ministre des Armées. À cette époque, des critiques avaient émergé, certains remettant en question l’efficacité militaire du drone, arguant qu'il ne pourrait pas emporter de munitions, ce qui limiterait ses capacités par rapport au S-100 « Serval » utilisé par les porte-hélicoptères amphibies (PHA).

Fort heureusement, le concept du SDAM a évolué. Lors du salon Euronaval qui s'est tenu récemment, Airbus Helicopters a annoncé son intention de créer un drone doté de nouvelles capacités, notamment en matière de lutte anti-sous-marine (ASM), tout en conservant les fonctions de renseignement, surveillance et reconnaissance (ISR).

La solution proposée consiste à équiper le drone de quatre paniers latéraux, permettant ainsi l’emport de quatre bouées acoustiques SonoFlash, fournies par Thales, et/ou quatre grenades anti-sous-marines proposées par Naval Group. Ces dispositifs seront intégrés au détecteur d'anomalies magnétiques (MAD ER), accroissant ainsi l'efficacité du drone dans les missions de détection.

Dans ce contexte, un SDAM/VSR-700 équipé pourrait détecter et traquer un sous-marin grâce à ses capteurs optroniques, en collaboration avec l’hélicoptère NH-90 Caïman NFH, qui dispose, entre autres, d’un sonar basse fréquence et de torpilles MU90. Cette synergie contribuerait fortement à renforcer les capacités ASM des FREMM et des futures Frégates de défense et d’intervention (FDI).

Il est essentiel de noter que l’ajout de ce nouveau « kit » de mission pourrait légèrement augmenter la masse du SDAM/VSR-700, impactant son endurance qui est normalement de huit heures pour un rayon d’action de 150 km. Cette avancée représente toutefois une étape cruciale dans la modernisation de la Marine nationale et sa capacité à faire face aux menaces sous-marines actuelles.