Un avenir incertain pour le drone Patroller

En 2016, le drone tactique Patroller a été sélectionné par le ministère des Armées dans le cadre du programme SDT (Systèmes de drones tactiques) pour l'armée de Terre, remplaçant ainsi le Watchkeeper de Thales UK. Cela promettait une avancée technologique cruciale, mais depuis, les retards s'accumulent.

Des retards chroniques et des défis techniques

Au cœur de ce programme, un contrat d'une valeur de 330 millions d'euros a été attribué à Safran pour fournir deux SDT opérationnels, comprenant chacun cinq drones Patroller et deux stations au sol. Cependant, les prévisions de livraison initiales pour 2018 n’ont jamais été respectées.

Complications supplémentaires ont émergé lorsque, en décembre 2019, un Patroller a été perdu lors d'un vol de réception, dû à une défaillance d'un système de contrôle de vol. Cet incident a nécessité une réévaluation complète du programme et un allongement des délais.

Un contraste frappant avec les promesses initiales

En décembre 2022, l'armée annonçait enfin que le 61e Régiment d'Artillerie entrait en "phase d'appropriation" du Patroller. Cependant, malgré les proclamations optimistes, la livraison du premier drone classique n'est attendue qu'en mai 2024. Les autres appareils, au lieu de suivre rapidement, continuent de faire défaut.

Une situation alarmante pour l'équipement militaire

Le rapport annuel de performance du ministère de l'Économie a récemment révélé que le programme de drones faisait face à de graves retards. Les objectifs pour les équipements militaires n’ont été atteints qu’à 62,7% pour l'année 2024, avec des reculs notables par rapport aux prévisions précédentes.

Qu'est-ce qui freine le développement du Patroller ? Des "difficultés techniques" non spécifiées ont été évoquées, entraînant des retards évidents sur la commande de neuf drones supplémentaires. Ce flou autour des problèmes techniques soulève des inquiétudes quant à la fiabilité et l'efficacité des drones tactiques français.

Le futur du Patroller en suspens

Alors que le programme SDT approche de sa dixième année, la nécessité de remplacer les anciens drones Sperwer devient de plus en plus pressante. La question demeure : quand ces obstacles techniques seront-ils surmontés ? L'armée française doit désormais naviguer dans un paysage incertain, à contre-courant de ses ambitions d'innovation dans le domaine des drones.

Seul l'avenir nous dira si le Patroller parviendra à prendre son envol tant attendu ou restera une promesse inachevée.