Un Tournant Décisif dans la Défense Danoise

Depuis 2015, le Danemark ne cesse de susciter la réaction de la Russie, notamment après l'annonce de son intention de participer au bouclier antimissile de l'OTAN. À l'époque, Mikhaïl Vanin, alors ambassadeur de Russie au Danemark, avait déjà prévenu des conséquences d'une telle démarche, menaçant que les navires danois deviendraient des cibles.

Mais après dix années marquées par l'intensification du conflit en Ukraine, le paysage géopolitique a évolué. Le Danemark a décidé d'investir 7,8 milliards d'euros pour établir une défense aérienne multicouche, incorporant le système SAMP/T franco-italien.

Des Armes Offensives en Vue!

Ce qui est intriguant, c’est que le Danemark ne s'arrête pas là. Dans un communiqué publié le 17 septembre, le ministère danois de la Défense a annoncé son intention d'acquérir pour la première fois des « armes de précision à longue portée ». L'objectif ? Neutraliser préventivement des cibles telles que des rampes de lancement de missiles sur le territoire adverse.

Mette Frederiksen, Première ministre danoise, a souligné qu’une simple défense aérienne ne saurait suffire : « Nous devons dissuader efficacement toute attaque contre le Danemark et l’OTAN », a-t-elle déclaré, évoquant un changement de paradigme nécessaire pour la sécurité du royaume.

Une Réponse à la Menace Russe

Frederiksen n’a pas hésité à affirmer : « La Russie représente une menace pour nous et pour l’Europe pour de nombreuses années à venir. » Elle a ajouté que ce n'était pas le Danemark qui cherche l'affrontement, mais que, au contraire, la Russie teste la solidité de l'OTAN.

L'OTAN et l'Avenir de la Défense Danoise

Selon le général Michael Wiggers Hyldgaard, chef d'état-major des forces armées danoises, les nouvelles armes seront cruciales pour une dissuasion crédible. Il est impératif que la défense soit prête à contrer les menaces avant qu'elles n'atteignent le territoire danois.

Lars Løkke Rasmussen, le ministre des Affaires étrangères, a confirmé que cette initiative répondait à une demande de l’OTAN et s’inscrivait dans la volonté européenne de se défendre d’ici 2030.

Les Futures Acquisitions et Enjeux

L'interrogation demeure quant aux types de missiles ou de drones que le Danemark pourrait adopter. Actuellement, l'Agence du matériel et des achats du ministère de la Défense étudie le marché pour répondre à ce nouveau besoin. Néanmoins, frapper des cibles à longue distance nécessite des capacités de renseignement, un aspect qui n'a pas encore été éclairci.

Une option intéressante pourrait être le système Typhon américain, capable de déployer des missiles de croisière Tomahawk. Le Danemark pourrait également envisager de rejoindre l'initiative européenne ELSA, rassemblant plusieurs pays dans le but de développer une capacité de frappe conventionnelle sur 1 000 à 2 000 km.