
Le cyclone Garance : un cataclysme historique à La Réunion
2025-03-07
Auteur: Julie
Le cyclone tropical Garance a atterri à 10 heures (heure locale) sur le nord de l'île de La Réunion, tout près de Sainte-Suzanne, marquant un événement météorologique majeur. En conséquence de son passage, l'île a été sévèrement touchée par des vents violents et des pluies torrentielles.
Après avoir traversé l'île en inclinant sa trajectoire vers le sud-sud-ouest, Garance a quitté les côtes réunionnaises vers la mi-journée au niveau de l'Étang-Salé, mais il a perdu en intensité, se renforçant en une forte tempête tropicale alors qu'il s'éloignait de l'île durant l'après-midi.
Des rafales record
Les rafales de vent ont atteint des vitesses époustouflantes, dépassant 150 km/h sur une grande partie de l'île. Lors du passage du mur de l'œil du cyclone, des rafales impressionnantes de plus de 200 km/h ont été mesurées, notamment :
- 234 km/h à Gros-Piton-Sainte-Rose, un chiffre jamais atteint depuis le cyclone Hollanda en février 1994.
- 213 km/h à l'aéroport de Gillot, la plus élevée depuis le cyclone intense Jenny en 1962.
- 199 km/h à Saint-Benoît, la mesure la plus forte pour cette station depuis son installation.
Inondations catastrophiques
La pluie a également causé des ravages, avec des précipitations dépassant les 500 mm dans l'intérieur de l'île et localement plus de 200 mm sur le littoral nord. Voici quelques chiffres qui témoignent de la violence des intempéries :
- 587 mm à Plaine des Chicots (alt. 1 830 m).
- 490 mm à Aurère (alt. 940 m).
- 537 mm à Commerson (alt. 2 310 m).
Des inondations majeures ont été rapportées dans le Nord, l'Ouest et les Hauts de l'île, alimentées par des périodes de pluie intensifiant les crues. Des valeurs inédites de pluie ont été enregistrées sur de courtes périodes :
- 190 mm à Commerson en seulement 1 heure.
Conditions maritimes extrêmes
Par ailleurs, le niveau de la mer a connu une élévation inquiétante, estimée entre 20 et 40 cm à cause de la chute de pression générée par Garance ainsi que des vagues engendrées par de forts vents. À Sainte-Marie, les hauteurs de vagues moyennes ont atteint 6 m, avec des pics à 10 m, provoquant des submersions marines qui ont compliqué l'évacuation des eaux vers la mer.
Origine et développement de Garance
Le 23 février, une zone de basse pression a été observée près des côtes est de Madagascar, à moins de 100 km de l'île Sainte-Marie. Deux jours plus tard, elle a pris forme en tempête tropicale, se renforçant ensuite rapidement en cyclone tropical. À la fin de février, Garance a atteint son intensité maximale, approchant de La Réunion tout en perdant légèrement de sa force en raison d'un cisaillement accru des vents en altitude.
Anticipation et mesures
Dès le 23 février, la possibilité d'un cyclone a été surveillée de près, avec la préfecture de La Réunion engagée en pré-alerte cyclonique au 24 février. Les prévisions mises à jour toutes les six heures ont permis à la préfecture de déclencher des alertes orange puis rouge, préparant la population aux pires scénarios.
Impact exceptionnel
Garance, bien qu'elle soit un cyclone tropical dans les normes, a laissé des marques durables sur La Réunion. Les rafales destructrices n'avaient pas été ressenties dans la région depuis plus de 50 ans, et les niveaux de précipitations jamais atteints à ce point rappellent la puissance des cyclones historiques. Les experts de climatologie s'interrogent sur le lien potentiel entre ce phénomène et le changement climatique, étant donné l'intensité des pluies observées.
Garance a ainsi laissé une empreinte indélébile sur l'île, avec des leçons à tirer pour les futurs prospects climatiques dans la région.