Science

Le cristal 5D : Une mémoire éternelle pour préserver le génome humain

2024-09-28

Une avancée scientifique incroyable vient d'être réalisée par une équipe de chercheurs de l'Optoelectronics Research Centre (ORC) à l'Université de Southampton ! Ils ont développé un cristal de mémoire révolutionnaire en « 5 dimensions » (5D) capable de stocker jusqu'à 360 téraoctets de données, et ce, sans dégradation pendant des milliards d'années. Ce cristal pourrait bien détenir la clé pour conserver des informations génétiques vitales, comme le génome humain ou celui d'espèces menacées, dans l'espoir que ces données puissent un jour aider à restaurer des espèces éteintes.

Ce dispositif de stockage innovant se distingue par sa robustesse exceptionnelle. Le professeur Peter Kazansky, qui dirige cette recherche, explique que cette technologie repose sur l'utilisation de lasers ultra-rapides pour imprimer des informations sous forme de nanostructures dans de la silice. Les cinq dimensions évoquées se réfèrent à des variables utilisées pour coder les données : la hauteur, la longueur, la largeur, l'orientation et la position des nanostructures. Ce processus permet d'atteindre des niveaux de densité de stockage sans précédent !

Contrairement aux supports de stockage traditionnels tels que le papier ou les bandes magnétiques, qui finissent par se dégrader, ce cristal peut résister à des conditions extrêmes. Selon le professeur Kazansky, il peut survivre à des températures atteignant 1.000°C, à des impacts physiques intenses et à une exposition prolongée aux radiations cosmiques. Cette résilience unique en fait un outil de choix pour préserver des informations cruciales sur de très longues périodes, bien au-delà de la durée de vie des technologies de stockage actuelles.

Fait intéressant, en 2014, ce cristal a été couronné du titre Guinness du matériau de stockage numérique le plus durable. Il est actuellement conservé dans une capsule temporelle, désignée « Memory of Mankind archive », logée dans une grotte de sel à Hallstatt, en Autriche. Cette initiative vise à protéger non seulement le savoir humain, mais aussi la biodiversité, face aux catastrophes futures potentielles. Les chercheurs nourrissent l'espoir que les espèces aujourd'hui menacées, ainsi que le génome humain, pourront être reconstitués grâce aux données précieusement conservées dans ce cristal, dans un futur où la science aurait la capacité de recréer des organismes complexes à partir de leurs gènes.

Bien que la technologie ne soit pas encore en mesure de recréer des êtres complexes uniquement à partir de leur génome, les progrès dans le domaine de la biologie synthétique sont prometteurs. Le professeur Kazansky cite l'exemple de la bactérie synthétique développée en 2010 par le célèbre chercheur Craig Venter, montrant ainsi que des organismes simples peuvent déjà être fabriqués en laboratoire.

Alors que nous attendons des avancées similaires pour des organismes plus complexes, le cristal 5D pourrait déjà servir de réservoir d'informations inestimables pour les générations futures. Une clé visuelle gravée dans le cristal permet d'expliquer la nature des données qu'il contient et comment elles peuvent être utilisées. Cette clé inclut des informations sur les éléments de base de la vie tels que l'hydrogène, l'oxygène, le carbone et l'azote, ainsi que sur la structure de l'ADN.

Cependant, des questions demeurent quant à la capacité des générations futures à lire ces informations. Thomas Heinis, expert en stockage de l'ADN à l'Imperial College de Londres, souligne que bien que la durabilité du cristal soit impressionnante, le véritable défi résidera dans la capacité des futures générations à décoder ces données et à disposer de la technologie nécessaire pour les exploiter. Une chose est donc sûre : l'idée de recréer des dinosaures à la Jurassic Park reste encore un rêve lointain.