Le « Blue Monday » : Mythe publicitaire ou réalité déprimante ?
2025-01-21
Auteur: Marie
Tous les ans depuis plus d'une décennie, le terme « Blue Monday » refait surface au mois de janvier, particulièrement sur les réseaux sociaux et dans les médias. Cette année, ce soi-disant « jour le plus déprimant de l’année » tombe le 20 janvier, dans un contexte déjà bien sombre pour de nombreuses personnes.
Mais qu'est-ce que ce concept, en réalité ? Il semblerait qu'il ne repose que sur une pseudo-science orchestrée par des experts en marketing. Décryptons ensemble ce phénomène inquiétant qui s'éloigne des véritables enjeux de santé mentale.
D’où vient cette invention ?
Apparu pour la première fois en 2005, le « Blue Monday » prétend désigner le troisième lundi de janvier comme le jour le plus déprimant de l’année, basé sur une équation de circonstances supposées, tels que le climat peu engageant, le manque de motivation, et les dettes accumulées après les fêtes. Ce terme s'inspire de l'expression anglaise « to feel blue », qui signifie être malheureux.
Cependant, cette équation ne fait que jouer sur des facteurs inquantifiables et ne repose pas sur des données solides. Son créateur, Cliff Arnall, qui se qualifie de psychologue, a lui-même admis que ses calculs n'avaient aucune valeur scientifique et étaient le fruit d'une campagne pour l'agence de voyages Sky Travel. Étrangement, il milite maintenant pour la fin de cette notion, sous l'impulsion d'un projet sponsorisé par le comité touristique des îles Canaries.
Des experts en sciences sociales, comme le chercheur en neurosciences Dean Burnett, mettent en avant des préoccupations éthiques. « Ce genre de calcul dénature la compréhension du public sur la science et la psychologie, et il manque de respect envers ceux qui vivent une véritable dépression », explique-t-il. Ce phénomène ne se limite pas à une simple manipulation commerciale; il peut également entraîner des comportements de consommation malsains.
D'après une étude menée par le Money and Mental Health Institute, 90% des personnes souffrant de troubles mentaux dépensent plus d'argent lorsqu'elles se sentent mal. Ce surenchérissement peut engendrer un cycle vicieux de culpabilité et de consommation.
Il est crucial d'aborder la santé mentale avec sérieux et de s'informer auprès de sources fiables. Plutôt que de se laisser emporter par des concepts douteux comme le « Blue Monday », il est préférable de se tourner vers des ressources utiles. Des plateformes comme Santé publique France ou Psycom offrent des informations précieuses sur des sujets de santé mentale.
Finalement, ce qui peut vraiment mener à une amélioration de l’humeur, ce n’est pas de croire en un jour sombre, mais bien d’encourager des discussions sur la santé mentale et de soutenir ceux qui en ont besoin. Au lieu de faire d’un jour une fatalité, faisons de l’année une promesse de mieux-être.