« La question n'est pas de savoir si le Bitcoin atteindra un million de dollars, mais plutôt quand cela se produira. » Ces mots d'Éric Larchevêque, le plus grand investisseur français dans les cryptomonnaies, témoignent d’une conviction partagée par de nombreux autres adeptes du Bitcoin. Cependant, cette vision contraste avec celle des économistes traditionnels, qui prédisent une chute du Bitcoin semblable à celle des bulbes de tulipe néerlandais après le krach de 1637.

La force du Bitcoin réside dans son offre limitée : seulement 21 millions de bitcoins pourront jamais exister. Actuellement, plus de 19 millions de ces unités ont déjà été créées, ce qui pourrait entraîner une demande incontrôlable dans un avenir proche. La possibilité d’acheter des bitcoins s’est considérablement accrue avec l'émergence de plateformes d'échange telles que Binance, Coinbase et Paymium. Cela pourrait-il faire du Bitcoin un substitut aux devises traditionnelles comme le dollar ou l’euro ?

Le Bitcoin, un patrimoine à haut risque ?

La Banque de France reste claire : « Le Bitcoin n'est pas une monnaie, c'est un actif. » Son caractère extrêmement volatile limite sa capacité à servir d'unité de compte ou de réserve de valeur. Utiliser le Bitcoin pour des transactions quotidiennes, comme acheter du pain, reste peu pratique. En fait, de nombreux défis demeurent avant que le Bitcoin puisse être intégré dans l'économie conventionnelle. Les transactions de prêt en cryptomonnaies nécessitent une expertise technique qui reste relativement faible dans le grand public.

Le réseau Bitcoin, bien qu'innovant, possède des limitations techniques, telles que sa vitesse de traitement des transactions, qui reste inférieure à celle de nombreuses solutions financières traditionnelles. De plus, la dépendance croissante à l'énergie pour le minage du Bitcoin suscite des préoccupations sur son empreinte environnementale. Les fermes de minage, souvent basées en Chine, consomment d'énormes quantités d'électricité, de plus en plus souvent générée par des sources non durables.

Bitcoin, une monnaie de refuge dans un monde incertain

Dans certains pays, comme le Venezuela ou l'Argentine, le Bitcoin offre une forme de protection contre l'inflation. Il permet également aux personnes non bancarisées d'accéder à des services financiers. En effet, des études récentes montrent qu'environ 15,5 % des Américains et 18 % des Français possèdent des cryptomonnaies, soulignant l'importance croissante de ces actifs numériques dans nos sociétés.

Certains experts, comme Claire Balva et Éric Larchevêque, soulignent que le Bitcoin est devenu un « or numérique », un actif d'une valeur perçue comme une protection contre les crises économiques. Même Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale des États-Unis, l'a qualifié d'« or numérique » lors d'une récente interview.

Mais la question persiste : avec l'absence de réglementation et de surveillance, que se passe-t-il en période de crise, comme lors de l'effondrement de 2008 ou pendant la pandémie de Covid-19 ? Le Bitcoin pourrait-il jouer le rôle de prêteur de dernier recours en cas de besoin, ce que sa nature décentralisée rend difficile ?

À l’horizon : vers une révolution monétaire ?

Avançons vers l'avenir : la scène politique pourrait-elle changer notre perception du Bitcoin ? L'éventualité d'une adoption plus large par les gouvernements - comme l'idée de racheter des bitcoins pour renforcer les réserves nationales - pourrait marquer un tournant décisif. Plus encore, la réaction des institutions financières traditionnelles face à cette crypto-monnaie pourrait façonner le paysage financier mondial dans les années à venir.

En résumé, le Bitcoin ne peut pas encore être considéré comme une monnaie au sens traditionnel. Toutefois, son rôle grandissant dans l'économie mondiale et son adoption croissante font de lui un élément incontournable à surveiller. À mesure que nous avancerons dans l'ère numérique, la définition même de ce qui constitue une monnaie est susceptible d'évoluer. Quels seront les impacts de cette transformation sur notre économie et sur nos systèmes de valeur ? Restez à l'écoute.