La tension au sein du gouvernement français semble atteindre des sommets. Lors d'une interview donnée au Parisien, Élisabeth Borne, ministre de l'Éducation nationale, n'a pas hésité à affirmer : "Je n'ai aucune leçon à recevoir sur la laïcité". Ce coup de semonce survient après un échange houleux avec le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, qui a riposté sur BFM en affirmant qu'il n'a également "aucune leçon à recevoir" sur les principes républicains. Un conseiller de l'exécutif a même qualifié cette situation de "bal des égos vexés".

Cette querelle au sommet soulève des questions sur la cohésion du gouvernement. En effet, cette rivalité s'inscrit dans un contexte où chaque ministre semble vouloir marquer son territoire. Élisabeth Borne, issue des rangs de la gauche, cherche à se positionner comme la figure montant au centre de l'échiquier gouvernemental, visant clairement les élections présidentielles de 2027. Elle semble rivaliser avec Gabriel Attal pour ce rôle central, qui devient de plus en plus crucial à mesure que la présidentielle approche.

Dans sa dernière interview, Borne a clairement exprimé son désir de faire entendre "la voix du bloc central" au sein de l'exécutif, en dépit des tensions palpables. Mais sa voix peut-elle vraiment peser dans la balance ? Actuellement numéro 2 du gouvernement par ordre protocolaire, elle en appelle à des réunions de recadrage pour établir une ligne directrice, même quand cela implique des sujets délicats tels que la question du voile dans le sport.

Cette rivalité, loin d'être anecdotique, pourrait bien avoir des répercussions sur l'avenir politique de ces deux figures clés. Les conjectures vont bon train : Borne et Darmanin parviendront-ils à dépasser leurs ego respectifs pour travailler vers un objectif commun, ou ce conflit personnel risque-t-il de fragiliser davantage un gouvernement déjà éprouvé ?