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L'Australie en alerte face à la décision controversée de Meta sur le fact-checking

2025-01-09

Auteur: Julie

L'Australie tire la sonnette d'alarme ! Le ministre des Finances, Jim Chalmers, a exprimé jeudi des préoccupations majeures concernant la décision de Meta de mettre fin à ses opérations de fact-checking sur Facebook et Instagram aux États-Unis. Cette annonce a suscité une onde de choc à Canberra, alors que le pays se positionne en première ligne dans la lutte pour réguler les géants de la technologie.

Chalmers a souligné l'urgence de la situation face à la désinformation qui, selon lui, s'est intensifiée ces dernières années, précisant : "La désinformation est extrêmement dangereuse et son augmentation sur les réseaux sociaux peut nuire à notre démocratie et affecter la santé mentale des individus". Les autorités australiennes sont donc pleinement conscientes de l'impact potentiel de cette décision sur leurs propres efforts pour garantir une information fiable.

La décision de Meta de remplacer son programme de vérification des faits par un système de notes de contexte, comparable à celui utilisé par X (anciennement Twitter), arrive dans un climat déjà tendu, où les républicains aux États-Unis et Elon Musk s'opposent à toute forme de contrôle sur le contenu, le qualifiant de censure.

Pour contrer cette vague de désinformation, le gouvernement australien a pris des mesures proactives en investissant dans des sources d'information fiables, comme le service public de diffusion ABC et l'agence de presse AAP. Chalmers a alerté sur le fait que les fausses informations s'ancrent de plus en plus dans le paysage médiatique, notamment sur les réseaux sociaux, rendant leurs impacts sociaux et psychologiques d'autant plus préoccupants.

En fin d'année dernière, l'Australie a d'ailleurs voté de nouvelles lois pour interdire aux moins de 16 ans de s'inscrire sur les réseaux sociaux, mais le gouvernement a récemment dû abandonner ses projets d'imposer des amendes aux entreprises de réseaux sociaux pour ne pas avoir contenu la désinformation. Un revers qui a soulevé des questions sur l'efficacité des mesures régulatrices du pays.

Le Premier ministre Anthony Albanese a insisté sur le fait que les réseaux sociaux ont une responsabilité sociale à assumer, réaffirmant la volonté du gouvernement de protéger les jeunes utilisateurs et de mettre en œuvre les interdictions nécessaires.

Les critiques ne manquent pas, notamment de la part de l'ONG australienne Digital Rights Watch, qui qualifie la décision de Meta de "très mauvaise", pointant du doigt l'influence politique qui pourrait avoir joué un rôle sur cette dernière.

Il est à noter que, malgré la décision américaine, l'organisation AAP FactCheck a confirmé que son partenariat avec Meta pour la vérification des faits en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Pacifique reste intact. D'autre part, l'AFP continue d'opérer en 26 langues, travaillant avec Meta pour garantir un contenu vérifié sur Facebook, WhatsApp et Instagram.

La bataille pour une information fiable sur les réseaux sociaux est donc plus que jamais d'actualité, et l'Australie se positionne comme un acteur clé dans cette lutte mondiale contre la désinformation.