POLITIQUE - Les regards sont braqués sur Laurent Saint-Martin. Ce mercredi 25 septembre, le tout nouveau ministre du Budget et des Comptes publics doit franchir l'épreuve de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale. Confronté à une situation économique précaire, où le déficit public atteint des niveaux alarmants, son audition s'annonce particulièrement tendue.

Le contexte politique est déjà compliqué. Éric Coquerel, le président de la Commission de la France Insoumise (LFI), et Charles de Courson, le rapporteur général, n’ont pas mâché leurs mots à l'encontre de l'exécutif, l’accusant de dissimuler l’état réel des finances publiques. Cette atmosphère de défiance complique la tâche de Laurent Saint-Martin, dont le portefeuille a été rattaché à Matignon plutôt qu'à Bercy, comme c’est habituellement le cas pour les ministres du Budget.

Budget explosif en perspective

La situation se complexifie davantage avec la pression exercée par la Commission européenne, qui a engagé une procédure pour déficit excessif concernant la France. Cette contrainte supplémentaire risque d'exacerber les tensions politiques, alors que les députés de la coalition de gauche cherchent à introduire des mesures ambitieuses dans le futur budget. De manière prémonitoire, Éric Coquerel a averti que des débats difficiles sont à prévoir, enrichis par des propositions de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES).

Ce premier rendez-vous place Laurent Saint-Martin face à de nombreux enjeux. Si Éric Coquerel le décrit comme un « bon soldat du macronisme », il est probable qu'il devra naviguer entre les exigences politiques de l’heure et les réalités budgétaires à l'aube d'un processus complexe. Un député socialiste a même déclaré de manière acerbe qu'ils comptent bien ne pas lui faire de cadeaux.

D’après Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, ce budget pourrait être le « plus délicat » de la Ve République, voire explosif. Tout le monde s'attend à des coupes drastiques et à des batailles autour des choix fiscaux à faire. Laurent Saint-Martin a lui-même reconnu le défi qui l'attend, affirmant qu'il aurait « des choix forts à assumer » lors de sa passation de pouvoir.

Alors que la présentation du budget se profile le 9 octobre en conseil des ministres, chaque mouvement et chaque décision de Laurent Saint-Martin seront scrutés à la loupe. Crise financière, pression politique, attentes des citoyens : le chemin sera semé d'embûches. Reste à savoir s'il saura s'affirmer face à cette montagne de défis, ou si son passage au ministère sera éphémère. Les yeux de la France sont rivés sur lui.