L'arrêt choquant de l'agence américaine de lutte contre la désinformation étrangère : que se passe-t-il ?
2024-12-25
Auteur: Julie
Le 24 décembre dernier, le Département d'Etat américain a fait une annonce retentissante : son bureau dédié à la désinformation étrangère, le Global Engagement Center (GEC), sera fermé en raison d'une réduction budgétaire imposée par le Congrès. Après huit ans de fonctionnement, cette décision marque une étape significative dans la lutte contre les campagnes de désinformation menées par des pays rivaux comme la Chine et la Russie.
Le GEC, qui était financé à hauteur de 61 millions de dollars et employait environ 120 personnes, était la seule entité au sein du ministère américain des Affaires étrangères à se consacrer exclusivement à la traque de la désinformation. Sa fermeture est intervenue après l'abandon d'une mesure crucial qui aurait prolongé son financement, dans le cadre d'une législation destinée à éviter un "shutdown" budgétaire aux États-Unis.
Elon Musk, le PDG de Tesla et SpaceX, n'a pas tardé à réagir à cette issue. Décrit comme "le pire agent de censure gouvernementale" par Musk, le GEC a longtemps été la cible des critiques des parlementaires républicains, qui l'accusaient de surveiller inutilement les citoyens américains. En juin 2023, Musk, fervent supporter de Donald Trump, avait déclaré que l'agence constituait "une menace pour la démocratie".
Malgré ces critiques, les dirigeants du GEC avaient toujours défendu leur mission, soulignant que leur travail était essentiel pour juguler l'ingérence étrangère sur le territoire américain. En témoignent les initiatives entreprises par cette agence, comme le lancement d'un organisme multinational basé à Varsovie, conçu pour lutter contre la désinformation russe concernant la guerre en Ukraine. De plus, un rapport publié l'année précédente avait révélé que la Chine investissait des milliards dans des campagnes de désinformation, cherchant à restreindre la liberté d'expression à l'échelle mondiale.
Il est crucial de se demander quelles seront les conséquences de cette fermeture sur la sécurité de l'information aux États-Unis et ailleurs. Alors que des acteurs internationaux continuent de manipuler l'information pour façonner l'opinion publique, le retrait d'une entité dédiée à la surveillance des fausses nouvelles pourrait avoir des implications durables pour la démocratie et la souveraineté informationnelle. La lutte contre la désinformation n'a jamais paru aussi urgente, et l'avenir reste incertain sans le GEC.