Alors qu'un premier cessez-le-feu a été proposé le 11 mars dernier, ouvrant possiblement un nouveau chapitre dans le conflit ukrainien, la situation sur le terrain reste volatile. Alors que chaque camp cherche à se positionner en force pour d'éventuelles négociations, il apparaît que la Russie pourrait être en train de prendre l'ascendant.

L'Ukraine avait provisoirement renforcé ses positions dans la région de Koursk après une offensive surprise en août 2024. Néanmoins, les forces russes ont progressivement repris le contrôle, obligeant l'armée ukrainienne à se replier. Selon un rapport de Forbes, près de 10 000 soldats ukrainiens auraient quitté cette zone frontalière. Leur retrait a été marqué par la cession de plusieurs villes, dont celle de Soudja, située à proximité de la frontière.

Au cours de cette retraite, les forces ukrainiennes laissent derrière elles plusieurs de leurs équipements militaires les plus avancés, notamment les célèbres chars M1 Abrams, fournis par l'administration du président américain Joe Biden. L'armée ukrainienne a rencontré des problèmes significatifs pendant son retrait, notamment des attaques de drones menées par le Rubicon Center of Advanced Unmanned Systems, un groupe d'élite russe. Ces strikes ont mis hors d'usage de nombreux véhicules, mettant à mal les capacités logistiques ukrainiennes en région frontalière.

Malgré leur expérience, les troupes ukrainiennes ont dû abandonner plusieurs chars Abrams, laissés à la merci des forces russes. Selon les chiffres avancés par Oryx, sur les 31 M1 Abrams initialement en service, entre 10 et 19 seraient désormais hors d'usage. Afin d'atténuer ces pertes, l'Australie a décidé de fournir 49 unités M1A1 supplémentaires, bien que le calendrier de livraison reste flou.

L’Ukraine face à des défis colossaux

La situation est encore plus critique avec la perte des M2 Bradley, ces véhicules de combat d'infanterie qui sont parmi les plus performants sur le champ de bataille. Selon Forbes, parmi les 300 Bradley fournis par les États-Unis, 81 seraient déjà hors d'usage. Cela représente une proportion inquiétante pour l'armée de Volodymyr Zelensky, d'autant plus qu'aucune garantie n’existe quant à l'acheminement de nouveaux matériels militaires, surtout si le climat politique aux États-Unis devenait moins favorable.

Les canons d'artillerie M-777, extrêmement prisés pour leur portée, ne sont pas épargnés non plus. L'Ukraine en aurait reçu environ 200, mais au moins 55 d'entre eux seraient perdus, tandis que d'autres sources parlent de quasiment 100 unités en moins. Ces pertes soulignent la nécessité d'un soutien continu et renforcé de la communauté internationale pour maintenir la capacité de défense ukrainienne à l'heure où la pression russe se renforce. Chaque matériel abandonné représente non seulement un coût matériel, mais aussi un coup psychologique dans un conflit qui s'intensifie à chaque jour.