
L'Armée de Terre prête à tourner la page du Patroller : la fin d'une époque ?
2025-09-10
Auteur: Chloé
Une histoire de promesses non tenues
En 2016, la France a débloqué 330 millions d'euros pour acquérir le Patroller, un drone tactique prometteur de Safran. Ce projet ambitieux devait comprendre deux systèmes de drones équipés de cinq appareils Patroller chacun, mais il a rapidement accumulé des retards. Le Patroller, qui avait pourtant tous les atouts, se retrouve aujourd'hui au cœur d'importantes incertitudes.
Le rêve européen face aux réalités du terrain
Dérivé du motoplaneur allemand Stemme S15, le Patroller était censé remplacer le Watchkeeper de Thales pour l'Armée de l'Air. Avec une altitude de vol de 20 000 pieds et plus de vingt heures d'autonomie, cet appareil semble idéal pour des missions d'observation ou de surveillance. Toutefois, un grave incident en 2019, causé par une défaillance technique, a jeté un sérieux froid sur le projet.
Le timing s'accélère... en défaveur du Patroller
La Loi de programmation militaire (LPM) 2024-30 a prévu l'acquisition de vingt-huit Patroller, en particulier pour le 61e Régiment d'Artillerie. Cependant, des retards persistants ont conduit le ministère de l'Économie à expliquer que ces délais étaient principalement dus à des soucis techniques.
La concurrence se renforce dans le ciel
Récemment, des nouvelles alarmantes ont émergé : le Patroller pourrait faire face à un abandon programmé. L'Armée de Terre pourrait désormais se tourner vers des solutions plus modernes et moins vulnérables, notamment en sommeillant des partenariats avec des industriels pour des drones MALE adaptés aux réalités contemporaines des conflits.
Un avenir incertain face à l'évolution des besoins
Les retours d'expérience de la guerre en Ukraine ont dessiné un tableau d'un drone devenu obsolète dans le cadre des engagements modernes. Les forces militaires évoquent maintenant le Patroller comme une cible facile dans un environnement saturé de menaces.
Une histoire pas encore terminée ?
Malgré les doutes, tout n'est pas perdu pour le Patroller. Des usages alternatifs tels que la surveillance maritime ou des missions de sécurité civile pourraient encore lui offrir une seconde chance. La question demeure : la France saura-t-elle réinventer cet atout technologique avant qu'il ne disparaisse complètement de sa flotte ?