L'archevêque d'York prend temporairement la tête de l'Église d'Angleterre suite à la démission de Justin Welby
2025-01-06
Auteur: Emma
Dans une décision qui fait trembler les fondations de l'Église d'Angleterre, Justin Welby, l'archevêque de Canterbury, a annoncé sa démission le 6 janvier, conséquence néfaste d'un scandale dévastateur lié à des agressions physiques et sexuelles sur des dizaines d'enfants. C'est Stephen Cottrell, l'archevêque d'York âgé de 66 ans, qui prend le relais de manière intérimaire.
Justin Welby, qui a dirigé l'Église d'Angleterre depuis 2013, a été sous le feu des critiques après la publication d'un rapport accablant en novembre, révélant qu'il n'avait pas alerté les autorités concernant un avocat lié à l'Église, décédé en 2018, qui avait agressé plus de 130 enfants et jeunes hommes pendant des décennies. Ce rapport a agi comme un catalyseur pour des appels pressants à une réforme fondamentale de l'institution, qui représente spirituellement environ 20 millions de fidèles au Royaume-Uni, mais atteint à peine un million de pratiquants réguliers selon les données de 2022.
Le choix du futur chef de l'Église dépendra du roi Charles III et sera le résultat d'un long processus de sélection. Selon les informations des médias britanniques, le nom du futur archevêque ne sera pas révélé avant l'automne prochain. En attendant, Stephen Cottrell occupera ce poste avec une légitimité entachée, principalement en raison des critiques concernant sa gestion d'une autre affaire de pédocriminalité – il a autorisé un prêtre, précédemment mis en cause pour des agressions sexuelles, à continuer à pratiquer.
Lors d'un service religieux prévu pour le lundi suivant, Cottrell rendra hommage à Welby et a déjà pris part à plusieurs cérémonies officielles en tant que remplaçant. Dans un sermon prononcé durant les fêtes de Noël, il a appelé l'Église à "faire pénitence", un mot qui résonne fortement dans un contexte de crise de confiance.
Cependant, des doutes subsistent quant à sa capacité à diriger de manière définitive les destinées de l'Église. En effet, Cottrell lui-même a déclaré qu'il ne se considère pas comme un candidat potentiel en raison de son âge et du besoin d'un leader capable de s'engager sur le long terme.
Le futur responsable de l'Église sera confronté à des défis importants pour restaurer la confiance, déjà compromise par des allégations de dissimulation d'agressions sexuelles. En 2020, un rapport dénonçait une "culture" permettant aux agresseurs de passer inaperçus, et une conclusion d’un rapport de février 2024 a souligné la nécessité d'une action urgente pour rétablir la confiance dans les systèmes de protection de l'Église.
Parallèlement, l'Église d'Angleterre doit naviguer dans des eaux tumultueuses internes, marquées par des controverses sur des questions sociétales contemporaines, notamment la bénédiction des couples de même sexe. Cette décision a suscité un débat intense et des tensions au sein de la Communion anglicane, qui regroupe 85 millions de fidèles à travers le monde, notamment dans des régions où les attitudes sont plus conservatrices.
Alors que l'Église traverse cette tempête, les regards restent rivés sur la façon dont Stephen Cottrell, en tant que leader intérimaire, réussira à redresser une institution en quête urgente de rédemption et d'authenticité.