Dans un discours marquant prononcé le 3 septembre, François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, a lancé un cri d'alarme : les banques centrales doivent être défendues. Selon lui, toute remise en question de leur indépendance représente un danger non seulement économique mais surtout démocratique.

Ce message urgent vient alors que le président américain Donald Trump intensifie ses pressions sur la Réserve fédérale (Fed). Villeroy a déclaré : "Nous, Européens, devons résister fermement aux graves régressions du gouvernement Trump. L'indépendance des banques centrales n'est pas une anomalie ; elle est le fondement même d'une démocratie saine !"

Il a insisté sur le fait que l'indépendance des banques centrales sert les intérêts de l'ensemble des citoyens et non seulement ceux des banquiers. Lors de cet événement à Vienne, en hommage au gouverneur autrichien Robert Holzmann, il a souligné que cette indépendance est essentielle pour permettre le maintien de taux d'intérêt bas et la maîtrise de l'inflation.

Villeroy a ajouté avec assurance : "La victoire contre l'inflation est acquise grâce à la politique monétaire de la BCE." Mais alors que la Fed se trouve sous la loupe pour sa gestion actuelle, Villeroy avertit que les tentatives de Trump de révoquer la gouverneure de la Fed, Lisa Cook, ajoutent une pression alarmante sur le système.

Le président américain, en plus de cibler Cook, n'a pas hésité à critiquer le président de la Fed, Jerome Powell, pour sa lenteur à ajuster les taux d'intérêt, un fait qui aggrave encore plus l’incertitude économique.

Andrew Bailey, gouverneur de la Banque d'Angleterre, a également exprimé ses inquiétudes, qualifiant cette menace envers l'indépendance de la Fed de "situation très grave". Ces préoccupations ont été renforcées par les récents avertissements de Christine Lagarde, présidente de la BCE, qui a qualifié toute prise de contrôle politique sur la Fed comme un "très sérieux danger" pour les économies tant américaine que mondiale.

Avec des taux d'intérêt maintenus entre 4,25% et 4,50% lors de la dernière réunion de la Fed, tous les regards se tournent désormais vers les décisions à venir, prévues pour les 16 et 17 septembre.