Affaires

L’ancien ministre des Comptes publics dénonce le rôle des élus locaux dans la montée du déficit public

2024-11-08

Auteur: Jean

Lors d'une audition à la commission des Finances du Sénat, l’ancien ministre des Comptes publics, Thomas Cazenave, a attribué une partie de la dégradation des finances publiques aux dépenses des collectivités territoriales. Ce jeudi, il a été entendu après Bruno Le Maire dans le cadre d'une mission d'information sur les dérives budgétaires de l'État. Cazenave, député de Gironde et élu d'opposition à Bordeaux, a déclaré que les dépenses de l'État sont tenues et qu'en 2024, celles-ci vont même diminuer. Il a insisté sur le fait que les recettes fiscales n'ont pas atteint leurs objectifs, expliquant ainsi une grande part de la dégradation du déficit public, au même titre que les dépenses croissantes des collectivités locales.

Cette déclaration n'a pas manqué de susciter des réactions vives parmi les sénateurs présents. Jean-François Husson, sénateur de Meurthe-et-Moselle, a noté que Cazenave semble insister pour blâmer les collectivités, tout en précisant que, selon lui, celles-ci ne sont pas la principale cause du problème budgétaire. Thomas Cazenave a cependant maintenu sa position, affirmant que si les collectivités héritaient d'une part de la dégradation, ce n'était pas la seule raison, ajoutant que les recettes fiscales doivent également être revues.

Le sénateur Claude Raynal, président de la commission des Finances, a questionné la validité des estimations de Bercy, soulignant que si les prévisions n'ont pas été respectées, il est illogique de pointer uniquement les collectivités. Il a en outre fait remarquer que 2024 serait une "année de haut de cycle" pour les villes, ce qui laisse penser que la situation budgétaire pourrait se détériorer à nouveau.

Des experts s’interrogent également sur les implications futures de cette situation sur les politiques locales et la capacité des mesures d’austérité à rétablir l’équilibre budgétaire. L'opinion publique pourrait également s'inquiéter des effets de ces dépenses sur les services publics locaux. Une question demeure : ces accusations envers les collectivités locales marquent-elles un tournant dans la responsabilité financière des différents niveaux d'administration en France?