Affaires

L'aluminium québécois sous la pression de Donald Trump : inquiétudes et conséquences économiques

2025-03-13

Auteur: Léa

À l'usine Alu MC3, située dans la banlieue est de Montréal, le bruit assourdissant des machines qui étirent et affinent les tuyaux d'aluminium résonne. Ces tuyaux, essentiels pour la production des lampadaires sur les routes américaines et canadiennes, sont fabriqués à un rythme effréné. En effet, la production a dû être accélérée avant l'entrée en vigueur des nouveaux droits de douane américains. Le président Donald Trump, après avoir envisagé une surtaxe de 50 % sur l'aluminium canadien, a finalement confirmé le maintien d'une taxe de 25 %, qui entrera en vigueur à partir du 12 mars.

Pour Alu MC3, les exportations vers les États-Unis représentent un quart de son chiffre d'affaires. La menace de cette augmentation tarifaire pourrait s'avérer désastreuse, avec des prévisions de pertes de 2 millions de dollars canadiens (1,3 million d'euros) d'ici 2025. Robert Bélanger, directeur général de l'entreprise, a exprimé son inquiétude : « Nous sommes épuisés. Nous essayons de nous battre pour sauver ce que nous pouvons. »

L'impact de cette situation sur le coût des matières premières a été immédiat. Depuis l'élection de Trump en novembre 2024, l'ambiance est tendue dans l'industrie de l'aluminium. Ce dernier a clairement indiqué ses intentions sur les droits de douane dès sa campagne, entraînant une hausse des prix pour les producteurs canadiens. De plus, l'aluminium produit au Québec, transformé aux États-Unis avant de revenir au Canada, subit donc les effets de ces droits de douane. Le coût de ces tubes d'aluminium va inévitablement augmenter, rendant la situation financièrement précaire pour de nombreuses entreprises du secteur.

La situation n'est pas seulement un défi pour Alu MC3, mais elle a également des répercussions sur toute l'industrie québécoise de l'aluminium, qui emploie des milliers de personnes. Si la pression tarifaire se maintient, cela pourrait conduire à des pertes d'emplois, voire à des fermetures d'usines dans le pire des cas. Les élus et les acteurs économiques appellent à des mesures d'urgence pour protéger ce secteur vital de l'économie québécoise.

La lutte contre ces mesures protectionnistes de la part des États-Unis pourrait nécessiter une mobilisation accrue des gouvernements et des associations industrielles, alors que les producteurs d'aluminium québécois cherchent désespérément des solutions pour naviguer dans ce nouvel environnement économique difficile.