Dans un contexte où l'Algérie souhaite dynamiser son économie vers un modèle diversifié, le pays formalise un partenariat stratégique avec la Chine, axé sur des technologies d'avant-garde, en particulier l'intelligence artificielle. Ce changement crucial a été annoncé lors du Forum d'investissement algéro-chinois, qui s'est tenu le 15 avril à Alger, illustrant une évolution significative de la coopération bilatérale.

Jusqu'à présent concentrée sur l'exploitation des ressources naturelles et de grands projets d'infrastructures, la collaboration entre l'Algérie et la Chine s'étend désormais à des secteurs à forte valeur ajoutée. Les projets, auparavant dominés par des travaux comme le port de Cherchell et la construction de l'autoroute Est-Ouest, laissent place à une dynamique nouvelle, centrée sur le transfert de compétences et l'innovation technologique.

Avec plus de 9 milliards de dollars d'échanges commerciaux annuels, la Chine est devenue le premier partenaire commercial de l'Algérie, apportant son savoir-faire dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la robotique et des technologies numériques.

L'intégration de l'intelligence artificielle dans le développement économique algérien est notamment perçue comme un vecteur essentiel pour établir une industrie numérique locale tout en renforçant les compétences en formation, recherche et automatisation. Plusieurs initiatives universitaires entre établissements algériens et chinois visent à créer des programmes de recherche conjoints en data science, vision par ordinateur, traitement automatique du langage et cybersécurité.

Au-delà de la souveraineté technologique, l'intelligence artificielle est vue comme un levier stratégique pour l'industrialisation des secteurs de la santé, de l'agriculture de précision et des services publics.

Parallèlement, l'industrie automobile, notamment celle des véhicules électriques, s'avère être un domaine clé de cette alliance. Des entreprises chinoises telles que Chery, Geely et BAIC ont exprimé leur volonté de s'engager dans la production locale de véhicules électriques et de composants intelligents, en envisageant un transfert technologique progressif.

Cette collaboration prévoit non seulement l'assemblage local mais aussi la création de lignes de production de batteries, capteurs et systèmes embarqués intégrant l'intelligence artificielle. L’ambition est d'accroître l'influence de l'Algérie dans les chaînes de valeur régionales, avec des perspectives d'exportation vers d'autres marchés en Afrique et en Europe.

De plus, des secteurs comme l'agriculture intelligente, avec des technologies de surveillance et d'irrigation automatisées, sont également à l'ordre du jour. Des accords passés avec des provinces chinoises spécialisées permettront de moderniser les filières agricoles locales, en se concentrant sur des cultures comme le blé et les fruits secs.

Ce rapprochement profite aussi au tourisme et à l'industrie agroalimentaire. De nombreuses entreprises chinoises montrent un vif intérêt pour la transformation des produits agricoles algériens et l'aménagement de structures touristiques dans le sud du pays, promettant une synergie bénéfique pour les deux nations.