Donald Trump a décidé de jouer la carte des droits de douane pour tenter de réduire le déficit commercial américain, augmenter les recettes fiscales, réindustrialiser le pays et créer de nouveaux emplois. Ce plan a également pour but de faire pression sur certains pays concernant des enjeux comme la lutte contre l'immigration illégale et le trafic de Fentanyl. Ainsi, aucune nation, aucun produit, n'échappe à cette stratégie.

Après avoir imposé des taxes sur l'importation de l'acier, de l'aluminium et des automobiles de 25 % et une taxe de 20 % sur les importations en provenance de Chine, Trump s'apprête à introduire des droits de douane réciproques. Ce jour, baptisé le « jour de libération », signifie que chaque marchandise importée sera soumise à des droits en accord avec ceux de son pays d'origine, tout en tenant compte des barrières non tarifaires comme la TVA en Europe.

Mais au-delà des annonces, qui supportera véritablement le choc financier ? Ce sont surtout les consommateurs et les entreprises américaines qui paieront le prix fort. Pour illustrer l'impact de cette hausse des droits de douane sur la chaîne de valeur d'un produit, prenons l'exemple d'un grille-pain fabriqué en Chine et exporté aux États-Unis.

La hausse des droits de douane incitera-t-elle réellement les fabricants chinois à relocaliser leur production aux États-Unis ? C'est un pari audacieux de la part de Trump. Les entreprises qui souhaitent investir doivent avoir une visibilité sur le futur. Cependant, elles risquent de perdre des ressources si le président décidait de renoncer à ces droits, comme cela s'est produit récemment par le passé. Les experts estiment qu'un grille-pain de fabrication américaine devrait être vendu à un prix dix fois supérieur à celui du marché pour être rentable, un fait qui pourrait détourner de nombreux consommateurs.

D'autre part, si les entreprises choisissent de déplacer leurs usines aux États-Unis, elles devront composer avec des coûts de production en hausse. Chaque composant importé sera assujetti à des droits de douane, ce qui pose problème dans un monde où les chaînes de valeur sont de plus en plus mondialisées. Prenons l'industrie automobile : des milliers de pièces circulent sans cesse entre le Canada, les États-Unis et le Mexique.

La nouvelle politique douanière de Trump ne se contente pas d'être protectionniste. Avec l'introduction inédite de droits de douane réciproques, elle remet en question un système commercial établi après la Seconde Guerre mondiale, basé sur le principe de non-discrimination. Ce système visait à appliquer des droits de douane uniformes à tous les partenaires, à l'exception de ceux avec lesquels des accords étaient conclus, afin d'éviter les désavantages dans les échanges économiques entre pays riches et pauvres.

Cette décision pourrait entraîner une montée du protectionnisme mondial, fragmentant ainsi le commerce international. D'un autre côté, cela inciterait les nations à diversifier leurs échanges entre elles pour compenser la perte de débouchés vers les États-Unis. En somme, les effets d'une telle politique pourraient être bien plus vastes que ce que l'on pourrait imaginer. Restez à l'affût des développements, car les enjeux sont de taille !