À Istanbul, la tension monte alors que le Parti républicain du peuple (CHP) organise un rassemblement majeur sur la rive asiatique du Bosphore à l’appui d’Ekrem Imamoglu, le maire de la ville, récemment emprisonné pour des accusations de corruption. Cette manifestation, qui se déroulera samedi, survient dans un contexte de mécontentement croissant après dix jours de protestations dans tout le pays. Le gouvernement turc a intensifié la répression, avec près de 2 000 arrestations, visant notamment des universitaires et des membres des médias.

Malgré une pression croissante, le CHP reste déterminé à réclamer des élections anticipées et envisage de présenter Imamoglu comme son candidat lors des prochaines élections présidentielles. Les jeunes, en particulier, sont incités à s'impliquer davantage dans le mouvement de contestation, qui s'accompagne de manifestations pacifiques, comme des concerts de casseroles.

Des anciens élèves de l'université franco-turque de Galatasaray à Istanbul, tels qu'Esra, montrent leur solidarité envers les manifestants : "J’irai leur dire qu’il faut garder espoir et ne pas avoir peur. Ils ne sont pas seuls, déclare-t-elle. La répression s'intensifie, et nous craignons que la Turquie glisse vers une autocratie."

La violence policière est également de plus en plus manifeste, mais Esra est claire : "Nous ne céderons pas."

D’autres anciens étudiants, qui préfèrent rester anonymes, se joindront à la manifestation pour afficher leur soutien envers Imamoglu, le qualifiant de "dernière chance pour un avenir laïque en Turquie". Leur détermination fait écho à la peur grandissante d’une érosion des libertés civiques sous un régime de plus en plus autoritaire.

Le CHP sait qu’il est sous surveillance étroite du gouvernement et est prêt à démontrer sa force lors de cet événement crucial.