La Tunisie a intensifié ses efforts pour démanteler des camps de fortune abritant des milliers de migrants d'Afrique subsaharienne. Ces opérations ont eu lieu le vendredi 4 avril, après une campagne virulente sur les réseaux sociaux appelant les autorités à agir contre la présence de ces migrants en situation irrégulière. Les camps, situés dans les oliveraies des régions d'El Amra et Jebeniana, ont suscité un fort mécontentement parmi les populations locales, face à la montée des tensions sociales.

Environ 4 000 personnes ont dû quitter le camp connu sous le nom de "kilomètre 24", l'un des plus grands de la région, comme l'a confirmé Houcem Eddine Jebabli, porte-parole de la garde nationale. Le soir du démantèlement, des restes de biens personnels, tels que des chaussures et des effets brûlés, témoignaient du départ précipité des résidents.

Des migrants vulnérables, y compris des femmes enceintes, ont reçu une assistance des autorités sanitaires durant ces opérations, marquant une tentative de prise en charge des personnes les plus défavorisées. Au total, une vingtaine de milliers de migrants vivaient dans cette région, répartis sur plusieurs camps informels. Selon Jebabli, certains de ces migrants se sont "dispérsés dans la nature", rendant leur suivi difficile.

Il est important de noter que ce démantèlement s'inscrit dans un contexte plus large de tensions migratoires en Tunisie et en Afrique en général, exacerbées par la crise économique, les conflits armés dans certains pays d'origine et les promesses de réformes que beaucoup espèrent. De nombreux migrants ont d'ailleurs exprimé leur souhait de rentrer volontairement dans leur pays d'origine, une situation qui soulève des questions cruciales sur la gestion des migrations et le soutien apporté aux personnes en détresse.

Les jours à venir seront décisifs, alors que les autorités tunisiennes annoncent qu’elles poursuivront leurs opérations de démantèlement, suscitant des craintes quant à la situation des migrants restants.