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La Situation Précaire du PS : Un Politologue Annonce des Tensions Internes et un Risque d'Élections Anticipées
2025-01-29
Auteur: Léa
Le Parti Socialiste (PS) traverse une période délicate, alors qu'Olivier Faure doit remettre son mandat en jeu à l'occasion du congrès national de cette année. William Thay, politologue et spécialiste des politiques publiques, souligne qu'un changement de cap a récemment été opéré par Faure, qui s'éloigne d'une alliance avec la gauche pour s'orienter vers le centre, notamment un rapprochement avec François Bayrou.
Cette position est en partie motivée par le soutien d'François Hollande, ancien président et rival de Faure dans ce congrès. Faure doit faire preuve de concessions à l'aile droite du PS pour maintenir sa position de leader.
Des tensions palpables au sein du PS
Au sein du PS, les tensions sont particulièrement fortes. La jeune garde du parti s'oppose à cette stratégie centristes et cherche à rester alignée avec le Nouveau Front Populaire (NFP). Les propos récents du Premier ministre sur la "submersion migratoire" n'ont fait qu'aggraver ces divisions. "Une partie de la jeune garde du PS s'est rebellée, et ce sont des individus qui avaient été encouragés par Olivier Faure pour embrasser des idées plus à gauche", explique Thay. Il mentionne également le désir de cette faction de retourner à une vision plus traditionnelle du parti.
État des lieux des alliances politiques
La complexité de la situation est exacerbée par les alliances turbulentes avec des figures comme François Bayrou, d'autant plus lorsqu'il semble céder à certains discours du Rassemblement National. "Il est difficile de justifier un rapprochement avec Bayrou, surtout lorsque ce dernier reprend les termes utilisés par l'extrême droite", souligne Thay. Cette dynamique pourrait avoir des conséquences désastreuses pour le PS, surtout si l'on considère que la plupart de ses membres ont été élus grâce à un front républicain contre le RN.
La France insoumise (LFI) a déjà fait savoir que les socialistes ne participant pas à la censure du gouvernement s'excluront eux-mêmes du NFP, menaçant de présenter leurs propres candidats lors de potentielles élections législatives anticipées.
Vers une dissolution de l'Assemblée ?
William Thay prédit que l'avenir immédiat du PS pourrait dépendre de la décision d'Emmanuel Macron concernant une éventuelle dissolution de l'Assemblée en juillet. "Le risque est que les députés socialistes perdent leurs circonscriptions, car très peu d'entre eux ont été élus sans l'appui de LFI. C'est pourquoi Olivier Faure était prêt à entamer un accord de non-censure : il avait obtenu une garantie de Macron qu'aucune dissolution n'interviendrait tant qu'un tel accord existait. En l'absence de dissolution, il n'y aura pas de nouvelles élections, et cela limite les leviers de pression pour LFI", conclut Thay.
Le PS, à un tournant de son histoire, devra naviguer habilement dans ce contexte politique en mutation, sous peine de connaître un affaiblissement voire une dilution de son identité.