La Russie face à un désastre économique : l'inflation poursuit sa course folle
2025-01-01
Auteur: Jean
La Russie est actuellement plongée dans une crise économique alarmante, où l'inflation galopante révèle des signes d'instabilité préoccupants. Malgré les efforts désespérés de la Banque centrale russe (BCR) pour maîtriser cette situation, le résultat reste décevant. En octobre dernier, la BCR avait décidé d'augmenter son taux directeur, le portant de 19 à 21%, un niveau record jamais atteint depuis 2003. Cette manœuvre visait à freiner la flambée des prix en augmentant le coût des emprunts pour les banques et en régulant ainsi la quantité de monnaie en circulation.
Cependant, cette stratégie n’a pas empêché le taux d'inflation de grimper, atteignant 8,54% en octobre et continuant d'augmenter en décembre, avec une dévaluation historique du rouble atteignant 133 roubles pour 1 euro (contre 120 roubles pour 1 dollar). En réponse, la Banque centrale a temporairement suspendu ses achats de devises étrangères pour stopper cette chute vertigineuse.
Mais qu’est-ce qui alimente réellement cette inflation en Russie ? Contrairement aux tendances habituelles, où une dévaluation monétaire est souvent causée par une dépense gouvernementale excessive, le cas russe est atypique. Selon les estimations du FMI, le déficit budgétaire de la Russie pour 2024 sera inférieur à 2% du PIB, ce qui est bien en deçà des moyennes observées dans d'autres grandes puissances comme les pays du G7.
Le cœur du problème semble résider dans l'augmentation rapide de la masse monétaire en roubles, qui croît de 20% d'une année sur l'autre. Les experts de The Insider soulignent qu'avec un tel taux d'expansion monétaire, on pourrait s'attendre à une inflation encore plus alarmante.
Parallèlement, les entreprises russes continuent d'emprunter à des taux très élevés, tirant parti d'une confiance mise à mal par la propagande officielle. Une injection massive de liquidités dans l'économie est ainsi observée, avec une augmentation de 21% des portefeuilles de prêts des banques et une croissance de 56% des fonds sur les comptes de la Banque centrale au cours de l'année écoulée.
Dans cette perspective, l'inflation devient un phénomène intrinsèquement politique. Le gouvernement semble privilégier la dissimulation des problèmes économiques plutôt que de s'attaquer à leurs racines structurelles. Toutefois, un nouvel espoir apparaît à l’horizon : les prévisions de la Banque centrale pour 2025 annoncent un ralentissement de la croissance de la masse monétaire. Si elles se réalisent, cela pourrait entraîner une stabilisation des prix et finalement soulager les ménages russes, déjà éprouvés par cette crise inflationniste. Mais, sera-t-il trop tard pour éviter un cataclysme économique ?