Après avoir traversé les tumultes de la guerre de 2014 à 2017, Benghazi semble émerger des cendres et retrouver une nouvelle vie. En survolant la ville en avion, on peut apercevoir des chantiers dynamiques ainsi que des bâtiments flambant neufs s'élevant fièrement, redonnant espoir aux habitants. Khadija, une sexagénaire, exprime son souhait de voir un train relier Benghazi à Beida, sa ville natale distante de 200 km à l'est, soulignant l'absence de transports en commun dignes de ce nom en Libye.

La route menant de l'aéroport au centre-ville est bordée de constructions scintillantes, de maisons en cours de finition et de garages abandonnés, tandis que les cicatrices de la guerre s'effacent lentement. Il reste cependant des traces de ce passé douloureux, surtout dans le centre historique de Benghazi, qui, surplombant la mer Méditerranée, témoigne des combats acharnés entre l’armée de Khalifa Haftar et diverses factions islamistes. Les palissades de chantier tentent de masquer les bâtiments marqués par les balles et les obus, mais des signes de vie persistent, comme des vêtements accrochés aux fenêtres des immeubles, suggérant que des habitants tentent de revenir.

Il est prévu de démolir ce quartier datant de la colonisation italienne pour faire place à un projet ambitieux que les Benghaziotes surnomment « la nouvelle Dubaï ». Ce projet pourrait transformer l'architecture de la ville et attirer des investissements, mais il suscite également des inquiétudes parmi ceux qui craignent que les souvenirs et l'histoire ne soient effacés au profit d'un développement à outrance.

La ville, jadis symbole de révolte, semble aujourd'hui sur le chemin de la reconstruction et de la planification d'un avenir meilleur. Cependant, cette renaissance n'est pas sans défis : la sécurité reste une préoccupation majeure, et le pays continue de naviguer à travers des turbulences politiques. Les Benghaziotes espèrent que cette nouvelle dynamique amènera la paix et la prospérité tant attendues.