La Réindustrialisation Française : Un Élan Relégué au Second Plan !
2024-11-08
Auteur: Chloé
Bien que la France conserve un nombre d'ouvertures d'usines supérieur à celui des fermetures, le rythme des créations ralentit, ce qui fait craindre pour l'avenir de la réindustrialisation. Le dernier baromètre semestriel de la Direction générale des entreprises (DGE) révèle que la réindustrialisation française est toujours en marche, mais certains secteurs connaissent des défis considérables, particulièrement en raison de la hausse des coûts énergétiques.
Un Bilan Positif malgré une Tempête Économique
Pour le premier semestre 2024, le solde des créations et extensions d’usines affiche un total de 36 ouvertures nettes. Toutefois, si l'on exclut les extensions, le bilan devient négatif avec 8 fermetures nettes. Ce ralentissement est préoccupant comparé aux presque 200 créations observées en 2023 et soulève des questions quant à la durabilité de cette tendance.
Marc Ferracci, le ministre de l’Industrie, assure que « la réindustrialisation continue, malgré des difficultés croissantes ». En effet, le secteur de l'industrie verte, englobant les énergies renouvelables, est le principal moteur de cette dynamique avec un solde positif de 21 créations. Les énergies renouvelables, comprenant notamment les batteries et le photovoltaïque, comptent pour 60 % des nouvelles implantations.
Un Avenir Incertain pour l’Industrie Automobile
À l'opposé, l'industrie automobile, qui a toujours été un pilier de l'économie française, traverse une période difficile : 17 fermetures ont été enregistrées pour seulement 11 nouvelles créations. Cette crise est exacerbée par des coûts d'énergie en forte hausse et une transition vers les véhicules électriques, qui bouleverse le paysage industriel. D'autres secteurs énergivores, comme la plasturgie, connaissent également un bilan négatif, mettant en lumière une tendance inquiétante.
Pour soutenir les industries en difficulté, le ministère de l'Économie envisage d'ajuster ses politiques publiques. Ferracci a déclaré : « Nous devons renforcer notre compétitivité et nos mesures d'incitation afin d'accompagner ces secteurs fragilisés. » Le baromètre de la DGE pourrait jouer un rôle clé dans l'élaboration de ces politiques.
Vers une Remise en Question des Statistiques
Cependant, le baromètre de la DGE ne fait pas l'unanimité. Certains experts, comme David Cousquer de Trendeo, examinent les chiffres différemment et soulignent un ralentissement beaucoup plus accentué des ouvertures d'usines. Selon lui, « le baromètre de la DGE ne reflète pas entièrement la réalité du marché », ajoutant une couche de complexité à la discussion sur la réindustrialisation.
Alors que la compétition internationale s'intensifie, particulièrement face à des géants comme la Chine et les États-Unis, la France doit rapidement trouver des stratégies efficaces pour maintenir son élan vers la réindustrialisation. Serait-il déjà trop tard pour certaines industries emblématiques ? L'avenir du made in France est plus que jamais en jeu.