Nation

La procédure de destitution de Macron lancée par LFI pourrait être jugée recevable à l’Assemblée nationale

2024-09-17

L'initiative audacieuse de La France insoumise (LFI), visant à destituer Emmanuel Macron de la présidence de la République, va connaître un moment crucial le mardi 17 septembre. À partir de 9 h 30, le bureau de l'Assemblée nationale se penchera sur la recevabilité de cette procédure inédite, qui pourrait marquer un tournant dans la politique française. Les soutiens des écologistes, des communistes et même des socialistes, qui ont finalement décidé de ne pas s'opposer à cette démarche, pourraient permettre cette validation.

Après une longue nuit pleine de rebondissements lors de l’installation de la XVIIe législature, le Nouveau Front populaire (NFP) a pris le contrôle avec une majorité de douze sièges sur vingt-deux au bureau de l'Assemblée, présidée par Yaël Braun-Pivet (Ensemble pour la République, EPR, Yvelines). Cette nouvelle configuration a renforcé les ambitions de LFI. En effet, dès le 17 août, la formation a averti Macron qu'une destitution serait envisagée s'il ne nommait pas Lucie Castets, la candidate du NFP, comme Première ministre.

Cela a conduit à un dépôt formel de leur texte en réponse à une absence de nomination, ouvrant ainsi la voie à cette procédure de destitution. Introduite par la révision constitutionnelle de 2007, cette démarche exige une majorité des deux tiers du Parlement pour créer une Haute Cour. L’article 68 de la Constitution précise que le président peut être destitué « en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat », une définition qui laisse une grande latitude d’interprétation aux parlementaires.

Les sanctions qui en découlent sont avant tout politiques, le président restant irresponsable sur le plan pénal, civil et administratif durant l'exercice de ses fonctions. Cette ambiguïté permet un débat intense sur ce que cela signifie vraiment en pratique.

La position des socialistes est également révélatrice : malgré un soutien technique, Marine Tondelier, la secrète nationale des Écologistes, a déclaré sur BFM TV que l'initiative des « insoumis » ne reflétait pas les priorités écologiques. Ainsi, bien que la procédure puisse sembler ancrée dans le règlement démocratique, elle met en exergue les divisions internes des partis d’opposition face à une situation politique volatile.

Ce moment, qui pourrait paraître anodin, pourrait bien devenir un épisode décisif dans la carrière politique d’Emmanuel Macron. Reste à voir si cette menace de destitution sera un moyen efficace pour LFI de faire entendre sa voix ou un symbole d’unité des forces de gauche face au président. Le 17 septembre marquera sans aucun doute une date à retenir dans l'histoire politique récente de la France.