Monde

La prison de Saydnaya : un symbole de la barbarie du régime Al-Assad

2025-01-12

Auteur: Julie

Depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011, la prison de Saydnaya est devenue le lieu de souffrances inimaginables pour des milliers de détenus, qui y ont perdu la vie, ont subi des tortures inhumaines ou ont été exécutés lors de pendaisons de masse nocturnes.

Niché sur une colline à 30 kilomètres de Damas, cet établissement carcéral a marqué des générations de Syriens, apparaissant comme un véritable enfer où les prisonniers sont décrits par le poète Faraj Bayrakdar comme étant « ni vivants ni morts ». Bayrakdar, qui a passé quatorze années dans diverses prisons sous le régime, a lui-même été arrêté pour avoir participé à des activités communistes.

Depuis l'accession au pouvoir de Hafez Al-Assad en 1970, les arrestations arbitraires, les disparitions forcées et la torture systématique sont devenues des outils de terreur dans le cadre de la stratégie de contrôle du régime. Saydnaya, parmi les 27 centres pénitentiaires principaux en Syrie, occupe une place exceptionnelle dans ce tableau macabre.

Construit en 1987 par Hafez Al-Assad avec une capacité de 5 000 prisonniers, Saydnaya a progressivement vu sa population carcérale exploser, accueillant jusqu'à 20 000 détenus au cours des événements révolutionnaires de 2011. Sous le règne de son fils, Bachar Al-Assad, la prison a évolué en un véritable camp d'extermination, où les droits humains sont totalement bafoués.

Le complexe carcéral est protégé par deux murs d’enceinte, chacun renforcé par des mines anti-char et anti-personnel, conçus non seulement pour repousser d'éventuelles attaques, mais aussi pour prévenir toute évasion. Après 2011, un canon automoteur d'artillerie soviétique, le 2S1 Gvozdika, a été ajouté à la panoplie de sécurité. L'unique accès à cet enfer est contrôlé par des soldats en armes, ajoutant une couche supplémentaire de terreur pour ceux qui y pénètrent.

L’intérieur de cette prison, couvrant une superficie de 1,4 kilomètre carré, est régulièrement patrouillé par des véhicules blindés. Le bâtiment principal, surnommé le « bâtiment rouge » et construite en forme de Y, renferme trois ailes identiques destinées aux civils accusés de crimes contre le régime ou considérés comme des ennemis du peuple syrien. Cette catégorie inclut non seulement des islamistes et des membres des Frères musulmans, mais aussi des communistes, des kurdes, des journalistes et des citoyens ordinaires tombés victimes de règlements de comptes. Le régime n’hésitait pas à arrêter des proches pour exercer des pressions sur des détenus, ce qui menait à des libérations sélectives, notamment celle de 260 islamistes fin mars 2011.

Aujourd'hui, Saydnaya reste un symbole du désespoir et de la brutalité du régime Al-Assad, un rappel glaçant de la nécessité de faire éclater la vérité sur les horribles crimes commis et de soutenir les voix qui continuent de dénoncer ces atrocités. La communauté internationale doit se réveiller face à cette réalité abominable et agir pour que justice soit faite.