La pauvreté atteint des niveaux alarmants : Le Secours Catholique tire la sonnette d'alarme
2024-11-14
Auteur: Léa
Dans son rapport publié le 14 novembre, le Secours catholique-Caritas France fait état d'une pauvreté qui "s'aggrave" et d'une solidarité nationale qui "s'étiole et s'éloigne". En 2023, l'association a assisté 1,06 million de personnes en situation de précarité, mettant en lumière une crise sociale préoccupante en France.
L'étude révèle que les femmes continuent d'être les premières victimes de la pauvreté, représentant 57% des bénéficiaires, avec une femme sur quatre étant une mère isolée. Les enfants sont également durement touchés, avec 35% des personnes accueillies ayant moins de 15 ans. Dans le même temps, un vieillissement des bénéficiaires se profile, indiquant une aggravation durable de la situation socio-économique.
Le rapport souligne une "aggravation des conditions de vie". Le taux d'inactivité parmi les personnes soutenues par l'organisation est en hausse, signifiant davantage de retraités, de personnes inaptes pour raisons de santé, ou de contraintes liées aux enfants. Plus de la moitié des étrangers aidés ne bénéficient d'aucune ressource, indicatif de la précarité extrême de leurs situations.
En 2023, un quart des bénéficiaires étaient complètement sans ressources, un chiffre alarmant qui atteste de la détérioration des conditions de vie. Le niveau de vie médian des ménages soutenus se limite à 555 euros par mois, soit une diminution de 19 euros par rapport à l'année précédente. Alarmant, 95% des ménages interrogés se situent sous le seuil de pauvreté et 74% en situation d'extrême pauvreté. Le besoin d'aide alimentaire est le plus pressant, exprimé par 46% des ménages, tandis que les demandes d'assistance dans les démarches administratives ont augmenté de manière significative.
L'accès aux prestations sociales est décrit comme de plus en plus "complexe". Le Secours catholique note un affaiblissement de la solidarité nationale, alors que 60% des ménages aidés rapportent avoir vécu des "accidents de la vie" tels qu'une séparation ou une perte d'emploi. Selon le rapport, les allocations comme le RSA ne représentent que moins de 4% des dépenses de protection sociale, loin derrière les dépenses liées à la vieillesse et à la santé.
L'association déplore un durcissement des critères d'éligibilité aux aides, faisant écho aux réformes récentes qui ont éloigné encore plus de personnes des soutiens financiers essentiels. Le non-recours au RSA touche 36% des personnes, soit une hausse de dix points en dix ans, reflétant un découragement face à un système jugé complexe et stigmatisant.
Les difficultés d'accès aux prestations sociales sont exacerbées par la démantèlement des démarches administratives, ce qui exclut davantage de personnes vulnérables. Le Secours catholique appelle donc à une simplification des processus d'accès, à un soutien renforcé pour les initiatives de proximité telles que France Services, et à une défense forte d'un revenu minimum décent. Cette crise de la solidarité appelle à une attention urgent, pas seulement des instances gouvernementales, mais de toute la société.