Les chercheurs d'OpenAI sont en émoi après les résultats impressionnants de leur système, o3. Cette dernière innovation de la firme de Sam Altman est conçue pour améliorer l'expérience utilisateur de ChatGPT et a récemment passé des tests crucialement importants. Avec un score étonnant de 85 % au test de référence ARC-AGI, qui mesure la capacité d'un système à généraliser et à s'adapter à de nouvelles situations, o3 égalise la performance humaine et surpasse largement les 55 % des systèmes précédents.

Cette avancée marque un pas de géant dans la quête d'une intelligence artificielle générale (IAG). Cependant, derrière cet optimisme, des questions demeurent quant aux implications réelles et aux limites de cette technologie. Le test ARC-AGI, conçu par le Français François Chollet, évalue l'efficacité de l'échantillonnage d'une IA, c’est-à-dire sa capacité à résoudre de nouveaux problèmes basés sur un nombre limité d'exemples, considéré comme un aspect fondamental de l'intelligence.

Le test présente des problèmes de grille carrée où l'IA doit identifier le modèle qui transforme une grille initiale en une grille finale, en utilisant trois exemples pour apprendre et en généraliser les règles. Les performances d'o3 illustrent sa capacité à détecter les règles simples soutenant ces transformations, une compétence essentielle pour s'adapter à de nouveaux défis, une caractéristique qui pourrait potentiellement s'apparenter à celle de l'intelligence humaine.

Bien que la méthode précise utilisée par OpenAI reste encore partiellement obscure, des experts comme François Chollet suggèrent que o3 pourrait explorer différentes « chaînes de pensée », similaire à la stratégie d'AlphaGo de Google, qui a dominé le célèbre jeu de Go en décrivant les étapes pour résoudre des problèmes complexes.

Malgré l'enthousiasme suscité par ces résultats, des zones d'ombre subsistent. OpenAI a été avare d'informations, ne publiant que quelques aperçus médiatiques et menant des tests préliminaires avec un nombre limité de chercheurs. Ce manque de transparence complique une évaluation objective des véritables capacités du système.

Il convient de mentionner que le succès d'o3 dans le test ARC-AGI pourrait résulter d'une optimisation ciblée plutôt que d'un véritable degré d'intelligence générale. L'IA pourrait avoir été entraînée spécifiquement pour exceller dans ce type de tâches, sans pour autant avoir une compréhension étendue ou une capacité de généralisation applicable à d'autres domaines variés.

Pour évaluer le potentiel réel d'o3, des études approfondies sont essentielles, incluant l'analyse de ses capacités dans divers contextes en dehors du test ARC-AGI. Si o3 démontre une capacité d'adaptation comparable à celle d'un humain dans un large éventail de situations, les implications seraient extraordinaires, suggérant une nouvelle ère d'intelligence artificielle auto-améliorante, avec un impact économique et sociétal profondément révolutionnaire.

Néanmoins, ce sont les nombreuses incertitudes qui incitent à la prudence sur les conclusions à tirer de cette annonce. Alors que la technologie évolue à pas de géant, seul l'avenir nous dira si o3 pourra réellement marquer le domaine de l'intelligence artificielle générale. Les enjeux moraux et éthiques autour de l'IA, notamment sa capacité d'empathie et de compassion, restent des sujets importants à débattre dans notre société, et nous devrions continuer à questionner le rôle de l'intelligence artificielle dans notre vie quotidienne.