La Marine nationale se lance à toute allure dans la bataille des drones
2024-11-08
Auteur: Sophie
Des essaims de drones marins et aériens, des hélicoptères autonomes et des arsenaux pour neutraliser les menaces : l'innovation militaire en matière de combat naval s'articule autour des drones, qui sont la vedette du salon de défense Euronaval à Villepinte.
Dans le contexte de la guerre en Ukraine, les drones sont devenus incontournables pour toutes les forces armées. L'armée de Terre, l'armée de l'Air et bien sûr la Marine investissent massivement dans ces technologies. Au cours de l'événement d'Euronaval, une multitude de modèles a été présentée, capable de naviguer à la surface ou sous l'eau, remplissant ainsi une multitude de missions sur différents types de navires.
Emmanuel Chiva, délégué général pour l'armement, a souligné qu'il est crucial de combler le retard de la France en matière de drones. "Nous ne voulons pas attendre une décennie. Il s'agit de prendre des systèmes éprouvés, que ce soit sur le plan civil ou militaire, et de les adapter rapidement à la Marine."
La dronisation "à marche forcée"
Cette stratégie commence déjà à porter ses fruits. Le salon est rempli de démonstrations de cette dronisation rapide orchestrée par des grandes entreprises, des ETI et des PME. Des acteurs comme Airbus, Dassault Aviation et Naval Group font briller leurs innovations, tout comme les entreprises étrangères qui rivalisent dans le domaine.
General Jérôme Pellistrandi, consultant en défense, explique que ces drones améliorent considérablement les capacités opérationnelles des unités navales. Ils peuvent réaliser des missions de renseignement, explorer les profondeurs marines, mener la guerre des mines et même participer à des combats avec des autonomies qui varient de quelques heures à plusieurs mois.
Lors d'Euronaval, la Direction Générale de l'Armement (DGA), Exail et Thales ont signé un accord pour la fourniture de seize drones sous-marins dans le cadre du programme SLAMF, permettant ainsi de moderniser les opérations anti-mines françaises.
L'Ucuv : un drone de combat futuriste
Parmi les innovations présentées, le drone Ucuv, qui signifie "Unmanned Combat Underwater Vehicles" (Véhicules autonomes sous-marins de combat), a captivé l'attention. Emmanuel Chiva a même lancé un défi : proposer un meilleur nom ! Ce drone océanique, d'une longueur future de 10 mètres et pesant 10 tonnes, sera conçu pour mener des opérations en zones de conflit, avec des capacités d'armement encore à définir.
Un autre point marquant de cette transformation est la volonté de rendre la Marine autonome grâce à des drones de reconnaissance tels que le BlackBird, capable de survoler des zones sensibles sans exposer son porteur. Ce dernier se déploie depuis un sous-marin et peut collecter des informations sans révéler sa position ni celle du vaisseau porteur.
Les drones aériens et la lutte anti-drones
Les drones aériens ne sont pas en reste. Des entreprises comme Delair et Airbus ont élaboré des appareils adaptés aux missions maritimes. Le VSR700, un drone développé par Airbus, fait forte impression avec une autonomie de huit heures, permettant ainsi des missions d'observation prolongées sans exposer les pilotes au danger.
Cependant, l'émergence des drones amène également la nécessité de systèmes anti-drones. Les récents conflits, notamment en mer Rouge avec des attaques de drones, ont souligné l'importance de déployer des mesures adaptées. Les fragiles rapport coût-efficacité font qu'il est urgent de trouver des moyens efficaces d'intercepter ces menaces, explorant notamment l'intelligence artificielle pour améliorer l'identification et la neutralisation des drones adverses.
Cette dynamique rapide d'innovation est intégrée dans une feuille de route confiée par le ministre des Armées, visant à simplifier le processus d’acquisition et à rendre la DGA plus réactive face aux nouvelles menaces maritimes. La Marine française se prépare ainsi à une ère où la technologie des drones sera essentielle à sa domination opérationnelle.